Engendrement [Tome 2]

17. Le pire jour de sa vie

Point de vue d'Isabella :

Je poussai la porte entrouverte, un peu étonnée de ne pas la trouver grande ouverte comme d'habitude. Il était un peu tôt, certes, mais les bars ouvraient généralement vers 11h et là, il était presque midi. Un calme troublant m'accueillit à l'intérieur. Je balayai la grande pièce du regard, mais il n'y avait personne.

J'avançai dubitativement jusqu'à entendre un... gémissement ?

Mes yeux s'arrondirent en apercevant mon frère, acculé contre un mur, agrippé aux hanches de Sam tandis que ce dernier l'embrassait avec une passion dévorante. Ils étaient heureusement tous les deux habillés, mais la scène me troubla malgré tout.

J'avais toujours perçu mon frère comme un homme charmeur, entreprenant, dominant... Et pourtant, le voilà, en train de s'abandonner à un baiser passionné avec un autre homme.

Voyant qu'ils étaient totalement plongés dans leur bulle et qu'ils ne me remarquaient même pas, je me raclai la gorge pour attirer leur attention. Ils sursautèrent et se séparèrent précipitamment.

Sébastien se figea et je ne pus m'empêcher de sourire en remarquant ses joues roses et ses lèvres gonflées. Il haletait, tout comme Sam qui, s'assumant mieux, passa une main dans ses cheveux en me souriant timidement.

— Putain, marmonna le blond.

— C'est comme ça que tu dis bonjour à ta sœur, Sébastien ? le taquinai-je.

Il fit quelques pas vers moi, et je pris l'initiative de l'enlacer. Le pauvre, il ne savait plus où se mettre !

— Salut Bella... Ça va ?

— Oui, je vais bien, et je vois que tu es en pleine forme, toi aussi !

Il se détacha de mon étreinte en grimaçant et je lui ébouriffai les cheveux pour l'embêter davantage, sous les rires de son petit-ami. Ils étaient adorables tous les deux.

Sam m'invita à m'installer au bar et Sébastien prit place sur le tabouret juste à côté du mien. J'observai le barman servir un shot de tequila à mon frère puis verser un verre d'eau pour moi. Je ne dirais pas que l'alcool me manquait particulièrement, mais parfois, un verre de vin aurait été bienvenu dans certaines circonstances, et j'étais privée de cette petite indulgence jusqu'à nouvel ordre.

— Mes neveux vont bien ? s'enquit mon frère pour faire la conversation.

— Pourquoi est-ce que tu parles d'eux au masculin ? grimaçai-je.

Il souleva un sourcil.

— Mes nièces alors ?

— Laisse tomber. Ils vont bien, ils ont bien grandi, répondis-je en souriant.

— Tu es nerveuse pour l'accouchement ?

— Oui, évidemment...

— Et Chris ? Il n'a toujours pas craqué ?

Je fronçai les sourcils en même temps que Sam.

— Pourquoi tu dis ça ? Chris prend son rôle de futur père très au sérieux. Il attend les bébés avec impatience, et il les aime de tout son cœur !

— Je confirme, me soutint Sam.

— Ouais... Excuse-moi Bella, c'est juste c'est un peu suspect qu'il ait si radicalement changé d'avis concernant les bébés. Je me rappelle très bien quand il a dit qu'il ne « gâcherait pas une goutte de sperme » pour t'engrosser et faire plaisir à notre famille ! Comprends-moi de me méfier...

Je soupirai bruyamment, agacée, tandis que Sam écarquillait les yeux, visiblement choqué par l'insolence dont avait fait preuve son meilleur ami.

— Il a vraiment dit ça ? s'exclama-t-il incrédule.