43. Le nom du coupable

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Point de vue d'Isabella :

Je terminais d'appliquer mon eye-liner, après trois tentatives infructueuses, lorsque mon mari déboula de la salle de bain, enveloppé dans sa serviette, le corps et les cheveux trempés. Je me mordis la lèvre devant la somptuosité de ses muscles, mais soupirai d'agacement en le voyant s'affaler nonchalamment sur notre lit.

— Chris, on va être en retard !

— J'ai pas envie, tu ne veux pas reporter ? Ma mère comprendra...

— Non, tu as promis qu'on irait voir tes parents ce soir. Alors, lève immédiatement ton cul et va te préparer ! grondai-je.

Il roula des yeux, et finit par obéir à contrecœur. À travers le reflet du miroir, je le regardai retirer sa serviette et se diriger nu vers le dressing d'où il prit le premier t-shirt et le premier bermuda qui lui tombèrent sous la main.

Il traîna pour enfiler son boxer, et se sentant observé, il releva la tête en m'offrant un grand sourire narquois, me surprenant en pleine contemplation. Merde.

— Attention, tu baves, chérie.

Son sourire s'élargit en me voyant essuyer machinalement le contour de mes lèvres. Rougissante, je m'emparai de mon rouge à lèvre mat pour l'appliquer, tentant de dissimuler ma gêne et éviter de gonfler son ego déjà affirmé.

Il savait qu'il était sexy, et prenait un malin plaisir à me troubler simplement en se présentant nu. Jamais je n'aurais cru possible de désirer quelqu'un avec autant d'intensité qu'au premier jour, mais c'était exactement ce que je ressentais pour Chris.

Je sursautai, arrachée à mes pensées par ses mains sur mes hanches. Il venait de se coller à moi par-derrière, posant son menton sur mon épaule et admirant notre reflet dans la glace. Heureusement, il était maintenant habillé ; un polo noir et un bermuda beige. Toujours chic sans efforts.

— Tu es magnifique, bébé, dit-il en me scrutant de haut en bas.

Ma robe saumon, courte à col fendu et sans manches, s'attachait à la taille par un large ruban. Je l'avais spécialement choisie pour dissimuler le gonflement de mon ventre.

— Merci, rougis-je.

— J'espère que tu as mis des lingeries sexy en dessous...

— Ça dépend, est-ce qu'un soutien-gorge d'allaitement et une culotte avec des petits pandas est sexy pour toi ? plaisantai-je.

Son sourire s'évanouit et il recula en se passant une main dans ses cheveux encore humides.

— Très drôle, vraiment !

— Je veux que tu restes sérieux et concentré pour ce dîner, Chris. C'est important pour tes parents, et c'est important pour moi. Fais un effort, s'il te plaît.

— Très bien, céda-t-il. Je ferai ce que tu veux, Isabella.

Il n'était pas fâché, seulement frustré et agacé. Il n'était pas emballé par l'idée d'aller éclaircir les choses avec sa mère. Il fuyait le sujet, comme s'il présageait qu'un drame s'abattrait sur nous si la vérité venait d'éclater. J'appréhendais moi aussi, mais on avait assez procrastiné comme ça.

Après avoir préparé les jumeaux ; entre changer leurs couches, les habiller, les nourrir et remplir leur sac avec tout ce dont ils auraient éventuellement besoin, nous partîmes tous les quatre chez les Warner. Chris demeura silencieux tout au long du trajet, et il semblait nerveux quand je sonnai à la porte.

Ce fut Robert qui m'ouvrit, un chaleureux sourire aux lèvres :

— Oh, bonsoir les amoureux ! Vous êtes rayonnants !

Engendrement [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant