33. Une amie

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— Allez, Christopher, fais-moi un petit sourire !

— Non, arrête, je t'ai dit pas : de photo de moi, seulement des petits !

— Ne gâche pas mon rêve de faire un album de famille, allez !

Il soupira bruyamment. Puis, me voyant faire une grimace pour attirer l'attention de notre fille, il éclata de rire. J'immortalisai l'instant avec mon Polaroid, et attendis que la photo s'imprime pour la montrer à mon époux. Il fit la moue, mais le léger sourire au coin de ses lèvres le trahissait. Il était aussi mignon que nos deux bouts de chou.

Dehors, dans le jardin, j'avais étalé une grande serviette sur le gazon impeccablement entretenu par notre jardinier, et Chris était allongé, appuyé sur un bras, vêtu uniquement d'un short, torse nu. Les jumeaux, réveillés et très calmes, reposait chacun dans son couffin, près de lui.

Je m'amusais à photographier ce tableau familial, ce qui agaçait un peu le père grincheux. Je ne comprenais pas pourquoi cela le gênait, il était tellement photogénique.

— Ça fait du bien, gémit-il en s'étalant de tout son long sur l'herbe.

— Quoi donc ?

— Le soleil, le beau temps... J'adore l'été.

— Sauf qu'il ne fait pas encore très chaud à New York.

Rabat-joie.

Je ris. Des pas se firent entendre à proximité, je relevai la tête pour découvrir Marie, portant un plateau garni de délices ; du jus de fraise frais, des cupcakes, et des fruits de saison. Je tapai des mains comme une petite fille.

— Le goûter ! m'exclamai-je.

Chris se moqua gentiment de mes enfantillages alors que la brune me souriait chaleureusement. Elle m'était d'une très grande aide depuis que j'étais rentré à la maison. Parfois, elle se réveillait même avec moi la nuit, quand Chris, trop épuisé, n'entendait pas les petits.

Marie les adorait, mais était réticente à les porter. Elle disait que, tant qu'ils étaient encore nourrissons, il valait mieux limiter les contacts étrangers. Chris et moi devions être les seuls à tisser des liens avec eux pour les guider vers le monde, petit à petit.

— Marie, vous pourriez m'apporter mon tire-lait, s'il vous plaît ? Je commence à avoir un peu mal à la poitrine.

Elle acquiesça et disparut quelques secondes avant de revenir avec mon tire-lait électronique. Je la remerciai avant de la laisser vaquer à ses occupations, puis je commençai à déboutonner ma chemise sous le regard déconcerté de mon époux.

— Tu vas faire ça ici ? s'étonna-t-il.

— Eh... oui, où est le mal ?

— Tu veux t'exposer les seins à l'air alors qu'on est dehors ?

— Je vais me gêner !

Sous ses yeux écarquillés, j'ouvris ma chemise, révélant mon bustier d'allaitement, orné de deux petits trous qui laissaient voir mes tétons. Un sourire narquois aux lèvres, je vis Chris détourner le regard, vérifiant nerveusement qu'il n'y avait personne autour de nous, bien que notre maison soit dépourvue de voisins proches.

Amusée, j'installai le tire-lait contre mon sein, veillant à ce que mon mamelon soit centré pour permettre au coussin masseur de créer une étanchéité parfaite. Je répétai la même opération pour l'autre sein, puis, prête, j'activai le bouton de mise en marche. Le tire-lait démarra automatiquement en mode de stimulation.

Petit à petit, je sentis l'aspiration douce mais ferme sur mes mamelons. Assise en tailleur, je fermai les yeux, inspirant profondément avant d'expirer lentement, ignorant le regard abasourdi de mon mari.

Engendrement [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant