Engendrement [Tome 2]

61. Escapade en amoureux

Je frissonnai en émergeant doucement du sommeil. Pour la première fois depuis quatre mois, je ne me réveillais pas au son des pleurs de mes bébés. Une alarme naturelle me tirait habituellement du lit vers 06h30 pour les allaiter, mais ce matin, ils n'étaient pas là.

Le silence. Le calme absolu.

J'étais dans une chambre d'hôtel, avec mon mari, à Miami. Une escapade en amoureux.

L'ambiance aphrodisiaque de la pièce m'enveloppait, et la lumière tamisée filtrant par la fenêtre annonçait l'aube imminente. Chris dormait comme un bienheureux, nu, sur le ventre, les cheveux en pétard, le visage tourné vers moi.

Mon regard s'attarda sur le tatouage sur sa hanche. Les chiffres gravés sur sa peau, des symboles d'un passé révolu. Je laissai courir mes doigts sur l'encre noire. Sa peau était sensible au toucher, et il commença à gigoter légèrement. Je souris, continuant mes caresses jusqu'à ce que ses yeux bleus rencontrent les miens, me faisant arrêter net.

— Salut, murmurai-je doucement.

Ma main demeura sur sa hanche alors qu'il marmonnait un bonjour, plus proche d'un grognement. Il se retourna, et le drap glissa plus bas sur son corps, révélant son érection matinale. Chris s'étira nonchalamment, laissant le drap descendre sur ses cuisses. Je levai les yeux au ciel, réprimant un sourire.

La veille, trop fatigués pour faire l'amour, il avait opté pour dormir nu, sous prétexte qu'il faisait trop chaud. Nous étions arrivés à l'hôtel vers 1h du matin, épuisés, sans le temps ni l'énergie pour des câlins en amoureux. Malgré tout, j'avais réussi à le convaincre de se lever tôt pour admirer le lever du soleil sur la plage, une proposition qu'il avait acceptée à moitié endormi.

— On doit se dépêcher, mon cœur, lui dis-je en me redressant.

— Je n'ai pas eu mes neuf heures de sommeil, se plaignit-il.

— Moi non plus, mais nous devons profiter à fond de ces deux jours... Allez, debout maintenant. Enfile un short et on y va.

Il lâcha un juron et je déposai un petit baiser sur son nez avant d'attraper mon maillot de bain et mon cardigan blanc que j'enfilai à la hâte.

Il n'y aurait probablement personne sur la plage, à moins que tous les résidents de l'hôtel n'aient décidé de contempler le lever le soleil comme nous.

Heureusement, Chris ne traîna pas et cinq minutes plus tard, nous étions prêts.

Nous séjournâmes au Palmas hôtel, un paradis tropical un paradis tropical embaumé par les douces senteurs de goyave et de concombre.

Chaque chambre était décorée dans un style tropical traditionnel ; des bureaux en bois sombre, des lits moelleux ornés de nombreux oreillers, et des fauteuils rembourrés aux tons chocolat et crème avec des touches d'orange citronnée, offrant une vue imprenable sur l'océan et les jardins à couper le souffle.

En longeant le hall spacieux, pavé de terre cuite et baigné par la lueur tranquille des lustres majestueux, on se sentait immédiatement transporté dans une magnifique partie de Miami Beach. Conçu avec des palmiers luxuriants et un décor inspiré de la vieille Floride, cet endroit était un véritable havre tropical.

À l'extérieur, l'arrière-cour opulente dévoilait une terrasse en pierre calcaire, une immense piscine, un bar tiki et un jardin biologique. Les perroquets, perchés ça et là, saluaient les arrivants de leurs bonjours bilingues.

Quand nous atteignîmes la plage, le soleil pointait déjà à l'horizon, peignant le ciel de nuances douces de jaune et d'orange. Il n'y avait personne, rien que Chris et moi, et les douces vaguettes qui chatouillaient nos pieds nus.