52. Plan B

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Lentement, je commençai à m'étirer sous le drap. Mes muscles étaient douloureux, une courbature généralisée s'était installée, mes fesses me faisaient souffrir, et un malaise m'étreignait le cœur. La séance de la veille était encore bien présente dans mon esprit, par contre, l'après restait un peu flou.

Blottie dans les bras de Chris, je me sentais bien. Sa main caressait mes cheveux, la mienne reposait contre son cœur. Mon Dieu, qu'il était beau. Si innocent lorsqu'il dort, pourtant le souvenir de lui en train de me sodomiser sauvagement dans le sous-sol du club me hantait.

Ce diable pouvait en tromper plus d'un avec sa gueule d'ange.

Égoïstement, je me réjouissais que sa facette sadique ne se soit pas complètement évaporée depuis qu'il était devenu père. Son démon intérieur semblait seulement en sommeil, attendant que je le titille, que je le provoque suffisamment pour le réveiller et prendre le dessus sur cet homme si tendre et aimant.

Je souris à cette pensée, et bien que cela me coûtait de quitter ses bras chauds, je devais retourner à ma vie de maman, maintenant que mes fantasmes avaient été assouvis à l'occasion de mon anniversaire.

Je bougeai doucement pour m'extirper de son étreinte, y parvenant sans le perturber. Assise, je grimaçai. J'ai vraiment mal aux fesses. Je soupirai et me penchai sur le co-dodo. Amaël émergeait à peine du sommeil, secouant la tête et s'étirant. Je le pris rapidement dans mes bras avant qu'il ne commence à pleurer et baissai le drap pour le mettre au sein.

Surprise, je réalisai que j'étais nue. Je ne me souvenais pourtant pas m'être déshabillée...

Les souvenirs de la veille restaient vagues. J'étais tellement fatiguée et engourdie. Chris avait sans doute tout pris en charge : récupérer les enfants chez ses parents, les coucher, les bercer, s'occuper de moi et de mes sous-vêtements en cuir et dentelle...

Tandis que mon fils tétait avec appétit, je jetai un œil à ma fille profondément endormie. Je me rappelai m'être réveillée une fois pour les allaiter, et dans ma fatigue et l'obscurité, le fait d'être nue ne m'avait pas troublée.

Un léger grognement me détacha de mes pensées, et je sentis les mouvements lents de mon mari à côté de moi. L'une de ses jambes vint se rabattre sur les miennes, son bras enlaça ma cuisse, et son visage se nicha dans le creux de ma hanche. Je souris en l'entendant marmonner :

— Câlin... Viens contre moi...

— Je nourris ton fils, Christopher, le taquinai-je.

Il grogna de nouveau puis ouvrit un œil pour me regarder.

— Bonjour...

— Bonjour mon cœur, bien dormi ?

Il hocha la tête avant de basculer sur le dos en se frottant les yeux et en bâillant. Soudain, il se pétrifia et ses yeux s'arrondirent.

Merde. Ça va toi ?

— Oui, je vais bien... Pourquoi tu paniques ?

Il afficha une grimace.

— Eh bien, peut-être parce que tu as passé la nuit à pleurer ? J'étais totalement paniqué. Je ne comprenais pas si tu avais mal, si j'y étais allé trop fort avec toi, si c'étaient tes hormones ou un coup de blues post-sexe, tout simplement... Tu ne t'en souviens pas ?

Mon cœur rata un battement. Maintenant qu'il en parlait... Oui, je me souvenais m'être effondrée en larmes dès que nous avions quitté le sous-sol du club. Nous étions alors directement allées récupérer les enfants chez les Warner... Enfin, Chris avait récupéré les enfants. Moi, je n'avais fait que pleurer comme une madeleine dans la voiture. J'étais incapable d'arrêter. Chris ne m'avait pas ménagé, mais je n'avais pas mal au point de chialer comme ça... J'avais tout simplement besoin d'évacuer le tourbillon d'émotions qui m'avait envahie pendant la séance.

Engendrement [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant