45. Coming out

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Je pressai l'appareil contre mon oreille, laissant échapper un soupir discret :

— Il vous a appelé depuis la dernière fois ? demandai-je.

— Non, on n'arrive pas à le joindre. Sa mère en est malade, d'ailleurs.

En me réveillant ce matin, j'étais préoccupé par l'état de Chris depuis sa dispute avec sa mère, alors j'avais appelé mon beau-père pour savoir comment allait Marilyn de son côté.

— Je suis désolée, Monsieur Warner. Chris est très têtu des fois...

— Je le sais bien, il tient ça de sa mère, répliqua-t-il en riant légèrement.

Je souris bêtement, soulagée qu'il ne soit pas dans une humeur massacrante.

— Je ne vous dérange pas plus longtemps alors, écourtai-je la conversation.

— Christopher a des problèmes ? me questionna-t-il soudainement.

— Non, non ! Il est juste pris par le boulot, rien de nouveau... Je vais ai appelé pour prendre des nouvelles, répondis-je précipitamment.

— Ce n'est pas facile pour nous que notre fils nous fasse la tête, mais on respecte sa volonté et on attendra le temps qu'il faudrait pour qu'il soit prêt à en discuter calmement...

— Vous être des parents formidables, et quoi qu'il arrive, ne doutez jamais que Chris vous aime.

Robert me remercia avant de me souhaiter une bonne journée et de raccrocher. Je soupirai une énième fois en quittant la salle de bain. Sur le lit, mon mari était recroquevillé sur lui-même, enlaçant l'oreiller, et profondément endormi. Je souris à cette vue.

Je me dirigeai ensuite vers le berceau des jumeaux et fondis en voyant Amaël, aussi beau que son père, réveillé et gigotant sur son petit matelas.

Ses cheveux, qui avaient repoussé après être tombés, étaient d'un châtain foncé. Et ses yeux, d'un bleu pur, resteraient à observer, car leurs couleurs définitives ne se révéleraient que dans des mois. Il avait gagné en souplesse, en force, et en poids. Il savait esquisser de petits sourires et réagissait à nos voix, à celle de son père et la mienne, lorsqu'on lui parlait ou qu'on jouait avec lui. Il grandissait si vite, j'avais l'impression que c'était hier que je l'avais mis au monde, lui et sa jumelle.

En parlant d'elle, Ariel était une petite chipie avec du caractère. Comme son frère, elle avait grandi, toujours affamée et débordante d'énergie. Lorsqu'elle jouait, elle adorait les massages sur son ventre et les chatouilles sur ses pieds. Les bains étaient son moment préféré, surtout quand son père les lui faisait prendre. Il avait le don de transformer ce moment en plaisir et détente combinés.

Parfois, j'avais l'impression qu'il la comprenait mieux que moi. Au début, j'enviais leur complicité, mais maintenant, j'avais accepté que même si Ariel adorait son père, elle restait dépendante de moi.

Quand elle se réveillait en pleurs la nuit, affamée et inconsolable, Chris se retrouvait souvent impuissant. Seule ma présence semblait avoir ce super pouvoir de la calmer. Des fois, elle était tout simplement ingérable, et il nous était difficile de comprendre ce qui la troublait. Mais nous faisions de notre mieux, et c'était là l'essentiel. Elle était spéciale notre petite princesse.

— Alors mon cœur, tu as faim ? m'adressai-je à mon fils, à voix basse.

Il gazouillait, les yeux pétillants, et affichant des rictus amusants. Je le pris dans mes bras et m'installai sur la chaise berçante pour l'allaiter. En plaçant le coussin d'allaitement autour de ma taille, je baissai la bretelle de ma nuisette, dévoilant mon sein, et rapprochai Amaël pour qu'il puisse se nourrir.

Engendrement [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant