20. Complications

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Point de vue de Chris :

— Est-ce que tu sens que tu es en train de perdre les eaux ? demanda Abby.

— Non, Abigail, souffla Isabella. Je ne suis pas en train d'accoucher, il est encore tôt pour ça !

Ne supportant pas de rester planté là comme un con, j'attrapai les mains de mon épouse et l'aidai à se lever. Elle s'accrocha à mes hanches, son front reposant contre mon torse. Ses inspirations lentes et profondes semblaient apaiser temporairement son malaise, mais bientôt ses gémissements et ses grimaces inquiétantes reprirent.

Malgré mon propre stress intérieur, je déplaçai mes mains vers le bas de son dos et exerçai une petite pression sur ses lombaires, comme la sage-femme me l'avait montré. Elle gémit encore, mais je poursuivis mon massage, remarquant que cela semblait lui procurer un peu de soulagement.

— Merci, murmura-t-elle, ça va beaucoup mieux.

— Écoute ma puce, on ferait mieux de rentrer chez nous et tu pourras te reposer dans notre lit... Ce n'est pas grave pour le gâteau et tout le reste... J'ai passé un anniversaire merveilleux grâce à toi et...

Elle m'interrompit d'un geste de la main, sa voix calme, mais ferme.

— Je vais bien, Chris, je te le promets. Je ne vais pas accoucher tout de suite comme ils le pensent, fit-elle référence à l'ignorance de nos amis. La gynécologue m'a prévenu que les contractions s'intensifient au troisième trimestre, c'est fait normal. La grossesse gémellaire est plus difficile, mais je tiens bon. Au moindre souci, je te le dirai et on rentrera. Mais là, je vais mieux, ne t'inquiète pas, mon amour.

Je plongeai mon regard dans le sien, cherchant des signes de vérité. Elle semblait sincère, et un léger soulagement m'envahit alors que ses contractions semblaient s'atténuer et qu'elle retrouvait un peu de sérénité. J'acquiesçai finalement, cédant à son désir de rester encore un peu. Elle m'embrassa doucement sur la joue, et nous nous installâmes parmi nos amis, qui semblaient également plus détendus à la vue du sourire retrouvé de mon épouse.

— Bon, je crois que les bébés ont faim... Et si on coupait le gâteau ? proposa-t-elle.

— Carrément ! Moi aussi, j'ai la dalle ! s'exclama Sam.

Je levai les yeux au ciel, un sourire amusé aux lèvres. Le barman se chargea de placer le gâteau au centre de la table, puis partit à la recherche d'une bougie dans les tiroirs de son comptoir. Je retins mon souffle. Sérieusement ?

— Non, fis-je catégoriquement.

— Allez, mec, ne fait pas ton rabat-joie !

— J'ai trente-et-un ans, mec, je suis trop vieux pour ces conneries.

— Mais non, mon amour ! Il est de coutume de souffler sur une bougie et de faire un vœu. Même à quatre-vingt-dix ans, tu devras le faire, insista ma femme en rigolant.

Je grimaçai, doutant que j'atteigne cet âge avancé, surtout en continuant à fumer comme un pompier. Sous l'insistance d'Isabella, je finis par accepter que Sam place cette maudite de bougie sur le gâteau. Il l'alluma d'un geste rapide de son briquet et comme les emmerdeurs qu'ils étaient, mes potes entonnèrent un « Happy Birthday » avant de m'encourager à souffler sur la bougie. Isabella me rappela de faire un vœu puis tout le monde m'applaudit, et la blonde captura mes lèvres dans un baiser tendre et langoureux.

Je n'exagérais même pas en affirmant que cet anniversaire était incroyable. Non seulement, j'avais quitté mon lit pour être accueilli par un petit-déjeuner royal, suivi d'une agréable baignade à la piscine avec mon épouse, mais elle avait également orchestré une incroyable surprise en réunissant tous mes potes ce soir. Et pour couronner le tout, en rentrant chez nous, une autre surprise m'attendait.

Engendrement [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant