67. L'amour avec un grand A

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Point de vue de Chris :

Une fois mon destin entre les mains de la femme dont je rêvais nuit et jour, je dormais d'un sommeil de plomb. Aucun cauchemar ni peur enfouie ne venait troubler mon repos, ni ne me transit jusqu'aux os. Non. Aux côtés d'Isabella, il n'y avait que sa chaleur, son parfum de rose, et le sentiment de satisfaction immense de l'avoir à mes côtés.

Dans ma vie, peu de choses s'étaient déroulé comme prévu. J'étais le champion pour me fourrer dans des situations pas possibles, mais avec elle, je me sentais complet.

Je fus tiré de mon sommeil par des doigts chauds caressant mon visage. Isabella marmonna un bonjour à peine audible. Ses yeux plissés me scrutaient tandis qu'elle se mordillait la lèvre inférieure avec assez de force pour être toute irritée. Je clignai des yeux et me frottai le visage. Elle se blottit contre moi lorsque je m'étirai en baillant.

— Tu as faim ? J'ai demandé à Marie de nous préparer des pancakes.

— Hum... tu es la meilleure, chérie.

— Tu as maigri, fit-elle remarquer en posant sa main sur mon ventre.

— Je ne mangeais pas très bien, avouai-je en attrapant sa main dans la mienne, mais je vais très vite reprendre des forces.

Je ne voulais pas qu'elle se sente coupable. Nous avions décidé d'aller de l'avant, et c'était ce que nous allions faire à partir d'aujourd'hui.

— Je suis désolée, tu sais ? Tu as fait une énorme connerie et j'avais mes raisons de t'en vouloir, mais... je suis désolée, pour les enfants. Je ne t'ai pas privé d'eux, mais tu ne les voyais pas assez, et c'est ce que je regrette le plus dans notre séparation.

— C'est tellement plus facile quand il n'y pas de gosses en jeu... mais les jumeaux sont encore petits et ils ne se souviendront pas de ces jours sombres. Nous ferons ce qu'il faut pour préserver notre couple et notre famille, je n'en doute pas, ma puce.

Elle se redressa légèrement, croisant les bras contre mon torse nu et posant son menton contre son poignet. Je passai ma main dans ses cheveux, qui avaient considérablement poussé depuis qu'elle les avait coupés, jouant avec ses mèches alors qu'elle me dévorait des yeux.

— En parlant de notre couple... j'ai pris rendez-vous pour cet après-midi avec le Dr. Gemma Tanaka, spécialiste en psychiatrie, sexologie, addictologie et thérapie de couple.

— Nous n'aurons pas besoin de ses lumières en sexologie, n'est-ce pas ? plaisantai-je.

— Je ne sais pas, je n'ai pas encore vérifié si tu étais toujours opérationnel.

Je grognai en repensant à ce que nous avions fait de la veille au soir. Nous étions restés à la maison avec les jumeaux. Nous avions beaucoup discuté, grignoté en mâtant des séries, mais à aucun moment nous n'avions retiré nos vêtements. Et le froid n'y était pour rien.

— Je peux te faire une petite démonstration tout de suite si tu y tiens ?

Je soulevai légèrement les hanches pour lui montrer l'évidente déformation de mon boxer, due à mon érection matinale. Elle éclata de rire.

— Oh non, il faut se lever maintenant, les pancakes vont refroidir !

— Mais non... protestai-je en sentant son corps se détacher du mien.

Elle quitta le lit et contourna le matelas pour venir déposer un baiser sur ma joue et tirer la couverture. À contrecœur, je me levai, et mes yeux fixés sur ma magnifique épouse dans sa nuisette rouge.

Tant qu'elle ne me donnait pas le feu vert pour coucher avec elle, je devais ériger une barrière entre mes mains et son corps, pour ne pas céder à la tentation de m'emparer d'elle sauvagement.

Engendrement [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant