Huit mois plus tard.
Je descendis les marches avec un sourire en apercevant mes amis regroupés dans le salon. Leur élégance me frappait, et je me réjouissais de voir qu'ils avaient tous pris soin de se parer de leurs plus beaux atours pour mon mariage. Aujourd'hui marquait le deuxième anniversaire de notre union à l'église, et Chris et moi avions choisi de renouveler nos vœux à cette date symbolique.
Nous avions orchestré cette cérémonie nous-mêmes, dans le cadre enchanteur de notre jardin. Nous souhaitions une célébration en petit comité, et tous nos proches avaient répondu présent. Ils étaient super contents pour nous, pour avoir su rebondir malgré les moments difficiles.
À vrai dire, depuis que nous avions entamé une thérapie de couple, notre relation s'était considérablement améliorée, tant sur le plan personnel que professionnel.
Nos jumeaux, désormais âgés de quatorze mois, étaient de véritables petits fripons, déjà capable de marcher ! Nous avons toujours su qu'Amaël était précoce, et plus il grandissait, plus il dévoilait une intelligence exceptionnelle. Ariel, quant à elle, se contrait maline, capricieuse, et excessivement attachée à son père. Parfois, son comportement était ingérable ; elle hurlait, tapait, me repoussait.
Elle ne supportait pas de me voir trop proche de son papa.
Le soir, lorsque c'était mon tour de la border et de lui lire une histoire, elle pleurait, se débattait, et roulait même par terre jusqu'à ce que mon mari vienne apaiser la situation.
Je n'avais pas ce problème avec mon fils. Il était adorable avec tout le monde, et proche de moi autant que de son père. J'avais peut-être tendance à devenir paranoïaque, mais je craignais que ma fille ne développe un complexe d'Œdipe.
Chris me disait de ne pas m'inquiéter, qu'elle était bien trop jeune pour cela et que ce comportement était normal entre père et fille, mais il ne pouvait pas se mettre à ma place. Depuis sa naissance, Ariel entretenait un lien unique avec son père, un lien que je n'avais jamais saisi. Par moments, je pensais même qu'elle ne m'aimait pas, et plus elle grandissait, plus cela devenait excessif et compliqué pour moi.
J'en avais discuté avec notre conseillère conjugale, qui avait suggéré à Chris de se montrer plus ferme lorsque la petite faisait un caprice, parce que clairement, dès que je la grondais, elle se réfugiait dans les bras de son père et il avait du mal à lui expliquer ses fautes comme je le faisais.
La vie de parent n'était pas toujours une partie de plaisir. Malgré tout, nous savions créer des moments merveilleux en famille. Nos enfants étaient en bonne santé et heureux, et notre couple survivait. Les séances BDSM constituaient notre échappatoire, notre ancrage pour ne pas succomber à la pression.
Nous en avions même parlé à notre psy, qui nous avait encouragés à continuer si cela était essentiel pour nous. Et ça l'était. Il n'y avait aucune perversion dans cela, seulement des besoins à satisfaire.
Sur le plan professionnel, nous avions lancé des filiales de notre entreprise en Europe après le Nouvel An ; en France, en Grèce et en Suisse. Le succès était au rendez-vous, et notre entreprise prospérait.
J'étais incroyablement fière de mon mari. Cette idée, c'était la sienne ; il avait tout planifié minutieusement, de A à Z. Je comprenais maintenant d'où Amaël tenait son intelligence remarquable. Notre société avait besoin d'un coup de fraîcheur, d'une nouvelle stratégie et d'une modernisation, et Chris avait su saisir les opportunités au bon moment.
Nous avions investi dans la recherche et le développement, et grâce à la digitalisation, nous pouvions accomplir des merveilles à l'échelle internationale. Trois pays en Europe n'étaient que le début. Dans quelques années, nous envisagions de nous étendre en Asie et en Afrique.
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Engendrement [Tome 2]
Romansa« Dans les jeunes étreintes on a peur de donner la vie ; dans les dernières, on redoute de donner la sienne. » Roger Judrin. Tome 1 Engagement Tome 2 Engendrement (Il est nécessaire de lire le premier tome pour comprendre le deuxième.) ⚠ Avertisseme...