7. Propriété exclusive

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Point de vue d'Isabella :

Je piochai dans le panier à linge propre et mis la main sur un chandail, blanc à rayures beige ; celui de Chris. Un sourire niais naquit sur mes lèvres. Les vêtements d'hiver le rendaient deux fois plus sexy et classe, surtout. Ça changeait de ses t-shirts basiques et de ses jeans délavés.

Tout en fredonnant la chanson qui me trottait dans la tête, je pliai le vêtement et le déposai au sommet de la pile de ses autres pulls, sur le lit. Pour passer le temps, j'avais décidé de m'occuper du linge. Marie voulait le faire, arguant que je ne devrais pas me fatiguer inutilement, mais j'avais insisté.

Elle avait bien vu que je m'ennuyais à mourir, alors elle s'était finalement contentée de me recommander de ne pas rester debout trop longtemps à cause de mes douleurs au bas du dos.

Chris était parti depuis plus de deux heures sans me donner de détails sur sa destination, et je supposais qu'il rendait visite à Sam ou à l'un de ses autres potes. J'avais confiance en lui, mais je ne pouvais m'empêcher d'être un peu inquiète.

Je savais que je n'avais plus à m'en faire maintenant qu'Ayden était enfermé, mais le fait d'avoir cru à sa mort m'avait traumatisée d'une certaine manière. J'étais angoissée pour tout et n'importe quoi. Il m'arrivait même de me réveiller au beau milieu de la nuit juste pour m'assurer que Chris était bien là, au lit avec moi, en sécurité.

Je savais que si je consultais un psy, il dirait probablement que j'avais développé une sorte de phobie liée à la peur de perdre mon mari, et il aurait raison.

— Quelle jolie voix !

Je sursautai en laissant tomber le débardeur que j'avais entre les mains et me tournai vers Chris, les joues empourprées. Je ne l'avais pas entendu rentrer, trop occupée à rêvasser et à chantonner en ignorant à quel point je chantais faux.

— Ne te moque pas de moi, boudai-je.

Il afficha un sourire béat et s'approcha de moi en gardant ses deux mains dans son dos, me cachant apparemment quelque chose.

— Jamais, bébé...

Je levai les yeux au ciel.

— Qu'est-ce que tu faisais ? fronça-t-il les sourcils en voyant le bordel sur notre lit.

— Je pliais le linge, répondis-je spontanément.

— Ce n'est pas à Marie de le faire ?

— Si... mais je m'ennuyais.

Il secoua la tête.

— Tous les magasins et les salons de beauté sont bondés de femmes qui se mettent sur leur trente-et-un et toi, tu plies le linge pour passer le temps ? se moqua-t-il.

— Comment peux-tu le savoir ? Tu étais dans un salon de beauté ?

— Non, rit-il. J'avais une course à faire en ville et j'ai remarqué l'affluence.

— Et qu'y a-t-il de spécial pour qu'elles se fassent toutes belles aujourd'hui ? Qu'est-ce qui se passe ? demandai-je confuse.

Sa mine surprise me laissa penser que j'avais raté un épisode et que j'étais conne de poser cette question, mais je ne comprenais vraiment pas le message qu'il essayait de me faire passer... Ce serait une sacrée coïncidence si toutes ces femmes avaient un rencard ce soir...

— Quel jour on est, Isabella ? fit-il narquoisement.

— Mardi...

— Et quelle date ?

— Le quatorze...

Mes yeux s'arrondirent et je plaquai ma main contre ma bouche pour étouffer mon cri. J'étais décidément une idiote ! Chris me sourit de plus belles.

Engendrement [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant