Heroes

ᴅɪᴀᴍᴏɴᴅ ᴅᴏɢs, part.43

Sirius et Remus s'effondrèrent mi-morts de rire, mi-morts de fatigue en rentrant de leurs entrainement. Remus avait passé un bien meilleur moment qu'il ne l'aurait cru, en oubliant presque la pleine lune. Et même si cela lui faisait de la peine, il devait admettre que c'était très probablement davantage dut à la présence de Sirius qu'aux bienfaits du sport.

Une sieste plus tard, ils descendirent dans la salle commune où ils retrouvèrent les deux autres maraudeurs non-loin de Lily. Même si cela durait depuis la rentrée, il était encore surprenant de voir James ne pas harceler la rousse et ne même pas chercher à lui parler plus que ça. Remus se demandait d'ailleurs comment James pouvait rester si calme : Où avait-il mis son obsession pour Lily ? Avait il un exutoire secret ou un truc comme ça, pour gérer la surcharge de surnoms ridicule qui devait désormais entasser dans sa tête à défaut de pouvoir les jeter à la jeune fille ? 

« On devrait aller à un concert de Bowie ! s'écria Sirius, qui contrairement à Remus, aurait débordé d'énergie même s'il avait combattu l'Hydre de Lerne. Il maintenait cette idée depuis déjà plusieurs minutes - Remus venant de lui expliquer le concept de salle de concert. 

Ce dernier se laissa tomber sur l'un des canapés, mort de fatigue et suivi de près par Sirius. À leurs coté, Lily  avançait ses devoirs en surveillant James du coin de l'oeil. Elle était méfiante, et persuadée que le silence du jeune Potter cachait un mauvais plan. 

- Ce sera sans moi, le concert. finit par répondre Remus.

Cela laissa son ami sans voix. Il ne voyait aucune raison digne de ce nom de se priver d'une occasion de voir l'un de ses chanteurs préféré pour de vrai. 

- Hein ? Pourquoi ?

Remus avait les salles de concerts en horreur. Il n'y avait jamais mis les pieds, mais la télévision de ses parents s'était chargée de tout lui expliquer : il s'agissait d'endroits gigantesques remplis à ras-bord où le bruit était difficile à supporter et où la drogue coulait à flot. Le monde des adolescent∙es moldu∙es dans toute sa splendeur - monde qui ramenait Remus à ses années les plus sombres.

Il se souvenait de l'école moldue, de la façon dont ses camarades de classe imitaient les collégiens et lycéens des classes d'au-dessus qui se droguaient, fumaient ou se battaient. Durant les longues heures de solitude qu'il avait passé réfugié à la bibliothèque, il avait tout lu des vies des autres. Il savait qu'il existait des ados de leurs âges qui se prostituaient dans les gares de Berlin pour pouvoir acheter leurs doses d'héroïne, et il savait qu'un concert de David Bowie était un temple de la jeunesse perdue. Mais l'idée la plus inquiétante était qu'il avait conscience de la facilité avec laquelle il pourrait y être entrainé. Et Sirius aussi. 

Ils pourraient eux aussi sombrer dans le désespoir au point de se devoir faire du mal pour se sentir vivants de nouveau. Il savait qu'il s'agissait de peu pour le tirer vers le bas. Et surtout, il ne voulait pas risquer d'entrainer Sirius là-dedans. 

 - C'est... nul.

Sirius le regarda en attendant plus d'explication, septique. 

Remus reprit en soupirant :

- Il y a des trucs très glauques qui arrivent aux gens de notre âge. Je suppose que c'est pas vraiment de leurs fautes... ce sont des ados paumé∙es...c'est leurs solution pour faire face au monde mais, de ce que j'en sais il y a des histoires de... drogues. Partout, mais dans les concerts surtout.

- C'est si terrible que ça ?

Sirius ne voyaient pas vraiment ce qu'était une drogue. Il connaissait la cigarette mais il ne voyait pas ce qu'il y avait de si dangereux. Remus, de son coté, se rappelait des ados qui saignaient du nez, de la pâleur et des cernes anormales des lycéen∙es, des histoires de suicides et d'overdoses qui lui était parvenu. 

- Certain∙es en meurent ! intervint Lily.

- C'est pas juste des trucs que racontent tes parents pour te dissuader de t'amuser ? 

- J'ai vu ça de mes yeux. À l'école moldue.

- Tu es allé à l'école moldue ? s'exclama Sirius, oubliant la gravité du sujet pour l'émerveillement. C'était comment ? C'est vrai que vous avez des cours d'arts plastiques où vous ne faites que des dessins et des collages ? Tu te rends compte Lily ?!

- Je suis moldue, crétin. J'ai passé toute mon enfance dans des écoles moldues. Et les cours y sont très intéressants !

- Ce sont des endroits horribles. Les professeurs sont sévères, les élèves t'insultent, le soir quand tu rentres chez toi tu as juste envie de pleurer mais tu fais quand même un joli sourire à tes parents pour dire que tout vas bien. laissa échapper Remus.

Lily ne su plus où se mettre. 

- Mon expérience à moi a été très chouette. J'aimais beaucoup l'école. C'était l'occasion de ne pas s'ennuyer pendant la journée, d'apprendre des choses intéressantes non seulement en cours mais aussi vis-à-vis des interactions sociales... » bredouilla-t-elle.

Puis elle brisa le silence pesant qui s'installait :

« Zut ! Je dois rejoindre les filles à la bibliothèque ! À plus les gras ! 

Elle se leva du fauteuil et couru hors de la salle commune pendant que Sirius s'étonnait :

- Elle doit rejoindre les filles à la bibliothèque ? Je crois que le monde tourne à l'envers, Moony. 

-Je ne te le fais pas dire. Elle vient d'affirmer qu'elle adorait l'école moldue, Patmol. Mais qui adore l'école moldue, par Merlin !? »

.

« Encore toi ? soupira Regulus en tombant sur James dans les vestiaires.

- Ravi de te voir aussi mini-Sirius. »

Le plus jeune des Black lui rendit une grimace.

James ne savait pas vraiment s'il devait le détester pour être un serpentard ou s'il l'apprécier pour être le petit frère de Sirius. Regulus, de son coté, avait tranché pour le mépris et c'était difficile, car malgré tout ses efforts il n'arrivait pas à le détester, pas plus qu'il n'arrivait à détester son frère.