ʏᴏᴜɴɢ ᴀᴍᴇʀɪᴄᴀɴs, part.54

1K 119 57
                                    

Monsieur Lupin, 

Suite à votre assiduité et votre conduite exemplaire qui laissent présager d'excellents résultats pour vos B.U.S.E , vous êtes convié à la salle des récompenses à vingt heures pille. Prenez garde de ne pas y rester moins de deux minutes au risque d'y être malencontreusement enfermé pour la nuit. 

Nous saluons vos aptitudes mais nous permettons de vous avertir cependant qu'une récompense n'est pas un laissez-passez pour un manque d'investissement à l'avenir.

Bien cordialement, 

Minerva McGonnagall

Le principal concerné eut tout juste le temps de se sentir fier avant que James ne lui arrache la missive des mains et que Sirius, qui la lisait par dessus son épaule, ne se laisse tomber sur le canapé central de la salle commune en pestant :

« Les B.U.S.E, Les B.U.S.E, iels n'ont que ce mot à la bouche ! 

De toute l'année, peu importait la vitesse avec laquelle les examens approchaient, ni Sirius ni James n'avaient daigné ouvrir leurs grimoires pour réviser. Ils avaient triché à la majorité de leurs devoirs et restaient persuadé qu'ils décrocheraient leurs BUSEs avec un Optimal les doigts dans le nez et passeraient en sixième année sans soucis. 

Peter, qui n'était pas sûr de pouvoir retourner à l'école l'année prochaine tant il avait de difficultés - et ce, malgré des dizaines d'heures à faire tout les efforts du monde - se rétracta dans le fauteuil d'en face, blessé sans le dire. 

- Il y a une salle dans cette école avec que des récompenses ?! s'exclama James. Il faut absolument qu'on la trouve ! Nous avons passé déjà assez d'année sans la connaitre, mettons-nous au travail maintenant !

- C'est aussi ce que vous aviez dit pour les cuisines, la chambre des secrets, la salle secrète des moldu∙es, la tour des fonda...

- Il y a tant à découvrir et les années sont si courtes ! » coupa James dans un élan de drame, juste au moment où un éclair fendait le ciel dans un flash lumineux qui resta imprimé dans la rétine de Remus pendant trop longtemps.

Aussitôt les trois autres se levèrent d'un bond, prétextant un besoin urgent d'aller aux toilettes. 

Bizarre. 

Mais le loup-garou n'en tint pas rigueur, il était presque vingt heure. 

Il couru chercher la salle des récompenses, dont il n'avait aucune idée de l'emplacement, et, au moment où il envisageait d'abandonner, il tomba sur une porte de bois ornée de dorures qui s'ouvrit toute seule pour le faire entrer. 

C'était une grande salle bien éclairée, constituée d'un rez-de-chaussée et d'un étage. Le sol était tapissé de damiers de marbre verts et blancs tandis que les murs étaient recouverts d'une tapisserie similaire de celle de la salle commune des Gryffondor en moins rouge et comptant moins de lions. Restait malgré tout une dame et une licorne brodées qui lui sourire et lui désignèrent une majestueuse table de bois. Là dessus, un livre et quelques chocogrenouilles était disposé∙es. 

Il se souvint juste à temps de l'avertissement de sa directrice de maison et saisit les présents pour sortir de la salle. Une fois dehors, il ouvrit le livre qui n'avait ni titre, ni auteur. Une élégante écriture d'adulte avait laissé un message sur la deuxième de couverture, à coté de là où l'on pouvait enfin découvrir le nom du livre, Gueule de loup, coeur d'homme. Auteur anonyme. 

J'espère que ce cadeau ne te paraitra pas déplacé de ma part. J'ai pensé qu'il serait agréable de lire un livre sur la lycanthropie écrit par une personne qui savait réellement ce que c'était. 

Albus Dumbledore.

.

Le parc chauffait sous un soleil d'après midi. Le groupe des maraudeurs était assis dans l'herbe, Remus contre un arbre en train de re-dévorer Gueule de loup, coeur d'homme que Sirius, désapprobateur, avait sous titré "où j'explique à quel point je désirerais ne pas être loup-garou pendant cent pages plutôt que d'encourager les autres à s'accepter" et que James avait qualifié de "stratégie pour garder un loup dans son camp façon Dumby". Ils n'avaient pas tort mais ils pouvaient bien parler, ils n'étaient pas lycanthropes. Ils n'avaient pas idée du soulagement que leurs ami éprouvait en se retrouvant dans les mots de cet homme sans nom qui avait su retranscrire tout ses sentiments sur papier. 

Le temps avait filé et, en un clin d'oeil nous étions déjà en mai. Petit à Petit, leurs Brevets Universels de Sorcellerie Élémentaire approchaient, les maraudeurs se faisait aux annonces quotidiennes d'arrêts de mangemorts et de meurtre de né∙es-moldu∙es dans le journal. Ils s'étaient aussi fait aux étranges disparition de James qui savait n'être jamais attrapé par Remus et Lily pendant leurs rondes. 

Au début, James et Regulus se voyaient en rendez-vous stables, pendant des nuits silencieuses ou des week-ends trop longs. Puis, au fils des semaines, ils se voyaient tout le temps, se croisant dans un couloir, se volant des baiser, s'entrainant dans une salle de classe, toujours dans le plus grand des secrets. Il arrivait de trouver un James souriant sans raison, de surprendre un rougissement de Regulus ou un sourire entre les deux, mais ils faisaient de leurs mieux pour que leurs lien soit invisible aux yeux des autres, surtout à ceux de Sirius. 

Aucuns des maraudeurs n'avaient remarqué. Ils savaient juste que James disparaissait et seul Remus avait suggéré l'hypothèse d'une amoureuse secrète avant que James ne se défende en prétendant être très pris par le Quidditch. Cette excuse restait valable car James décrochait par miracle toutes les coupes et les médailles, maintenant. Il avait même réussit à voler un vif d'or sans que qui que ce soit ne lui face la moindre remarque. 

Durant la dernière semaine de mai, il ne passa qu'une seule soirée avec ses amis à savoir celle durant laquelle un orage éclata de nouveau pour une troisième chance. Une potion rouge-sang se trouvait enfin dans chacune des mains quand ils arrivèrent à retrouver le parc oublié, découvert un mois plus-tôt. Ici, il y avait l'espace nécessaire pour dix métamorphoses et ils risquaient pas d'être dérangés. 

James et Sirius les premiers mirent leurs baguettes sur leurs coeur en prononçant l'incantation, suivit de près par Peter. 

La potion avait le goût métallique de sang en plus d'en avoir la couleur, mais ce n'était rien à coté de la douleur qu'elle procurait. Peter cru que son coeur allait jaillir hors de son torse tant il battait fort et se demanda trop tard s'il aurait du enlever ses vêtements avant que ceux-là ne se fondent dans sa peau pour former une fourrure grise. Il savait déjà qu'il allait être un rat, il eut tout juste le temps d'y penser avant de n'avoir trop mal pour faire quoi que ce soit d'autre qu'hurler de douleur. 

Sirius sentit ses os bouger, rétrécir et se tordre pour changer ses pieds en pattes, allonger sa colonne vertébrale en queue et étirer son visage en un museau. Ses yeux changèrent de perception. Le monde n'avait plus les mêmes couleurs. Il tint à peine sur ses pattes pendant les premières secondes. Il voyait à peine James dont la transformation semblait plus longue et qui alternait entre cris et brames alors que des bois poussaient sur sa tête et que son dos se déformait pour corriger sa posture encore trop humaine. 

Après une telle souffrance, ils eurent la sensation de ne jamais s'être senti aussi bien quand elle s'acheva, à l'exception de Peter qui était effrayé de rester bloqué dans le corps d'un rat. Sirius baissa ses nouveaux yeux sur ses pattes, plia ses nouveaux doigts et essaya de courir en s'écroulant de façon assez lamentable contre un mur ayant sous-estimer sa taille et sa vitesse et encore mal accommodé à la queue. Il perçut James-le-cerf se moquer en esprit, se roulant contre l'herbe pour illustrer son amusement. Son corps à lui était beaucoup plus grand que l'habitude et il oubliait ses bois, aussi se trouva-t-il vite avec la tête coincé dans un buisson. 

Peter, au contraire trop petit, avait des vertiges en regardant ses amis comme s'il s'était trouvé au pieds de deux grattes-ciels. Il réussit à redevenir humain, et soulagé, recommença une transformation. C'était douloureux, mais moins que la précédente et de moins en moins au fil du temps. Plus il s'habituait, plus il était fier, plus il pensait qu'il pourrait rester rat pendant des années.

HeroesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant