En comparaison avec les journées interminables de l'été, le soir vint à toute vitesse. Remus ne ferma pas les yeux tout de suite. Les cycles de la lune manipulaient son sommeil à leurs guise. Il avait l'habitude des insomnies, il s'en fichait. - Il s'en ficherait beaucoup moins à l'âge adulte, mais, pour le moment, il s'en fichait - il devait penser à Sirius.
Être enfant unique l'avait fait se sentir très seul. Il s'était souvent dit qu'avoir un-e adelphe avec qui partager son secret aurait rendu son enfance moins pénible. Petit, il s'était quelque fois imaginé un frère, plus vieux ou plus jeune - peu importe. Un ami par défaut. Les autres avaient tellement de chance !
Il n'intégrait jamais de disputes à ses rêveries. Il n'avait jamais songé que son frère imaginaire puisse être quelqu'un qu'il n'aime pas, qui lui aurait fait du mal ou quelqu'un de si différent de lui qu'il aurait été impossible de lui parler.
Dans le noir, Il coula un regard vers la silhouette de Sirius et plissa les yeux pour imaginer sa vie. Il avait même oublié que le jeune homme avait un frère. Il avait du le lui raconter, le soir où ils avaient échangé leurs secret, mais il n'en avait plus jamais reparlé... En fait, en y réfléchissant il se rendit compte qu'il ne connaissait pas grand chose de la vie de ses ami∙es. Les anecdotes importantes étaient celles qu'iels construisaient ensemble. Rien sur ce qui c'était passé avant. Il avait toujours pensé que c'était parce que rien n'avait du se passer qui soit digne d'être raconté. Cette nuit il songeait que peut-être ce qui s'était passé des choses trop difficile à dire.
Une minute plus tôt Remus s'était dit que c'était elleux, les adelphes dont il avait rêvé. Quand il se rendit compte d'à quel point il les connaissait peu il se sentit stupide. Cette pensé le teindrai éveillé pendant plusieurs heures à coup sûr.
« Sirius ? »
Il s'attendait à ce que Sirius ne dorme pas et c'était le cas. Sirius ne dormait pas beaucoup plus que lui. Il marcha jusqu'à se trouver en face du lit de son ami. Les rideaux étaient ouverts, il était assis et griffonnait quelque chose sur un parchemin sans se soucier de pas avoir de lumière. Quand Remus l'éclaira d'un sort il vit des yeux rougit. Pas par la fatigue.
« C'est à cause de ton frère ? »
Pourquoi n'étais-tu pas là quand il a commencé à pleurer ? Comment osais-tu te lamenter sur tes petites histoires quand il avait besoin de toi ? Qui sait, c'est peut-être à cause de toi s'il pleure !
« Tu veux en parler ? »
La voix qui venait de lui reprocher de ne pas être assez présent hurla quand il vint rejoindre le garçon pour le consoler.
Qu'est-ce que tu fais ?
Qu'est-ce que tu fais ? Tu ne sais pas réconforter les gens ! Tu vas être nul.
« C'est con. C'est juste Reg. Regulus.
Je suis pas surpris, il a toujours obéit aux parents, il est pas comme moi. Mais avant j'avais quand même un petit espoir. Il deviendra forcement un mangemort maintenant, s'il est à Serpentard... Là bas on baigne dans la magie noire. Et quand notre famille et notre maison baignent dans la magie noire, devenir un mangemort c'est un beau chemin tout tracé et facile à suivre. Qui le ferai pas ? On lutte pour trouver une place dans ce monde, notre famille de mangemort nous en réserve une qui ne demande aucun efforts. On est élevé comme ça, c'est la seule chose qu'on connait, on ne se remet même pas en question, on a juste envie de s'enfoncer dans le camp du mal en pensant que c'est le camp du bien. Si on doute, qu'on a envie de changer, c'est les autres qui ne nous laissent pas le choix. Maintenant ça va se dégrader et ce sera de moins en moins mon petit frère. »
Une larme coula sur la dernière phrase. Remus comprit que c'était de ses phrases qui tournait en boucle et qui faisait pleurer à chaque fois. Peut-être qu'avec le temps, elle le rendrait moins triste. C'était comme ça, on se faisait à l'idée. Mais pour l'instant il savait que ça faisait très mal.
« Je les comprends, tu sais ? Celleux qui deviennent mangemort. Si j'avais été à Serpentard, je sais que j'en serai devenu un.
Remus eu un mouvement de recul, révolté par cette idée. Jamais Sirius n'aurait put devenir un mangemort ! Le Sirius qu'il connaissait riait tout le temps, dansait sur du David Bowie, faisait semblant de draguer les filles, dessinait des étoiles sur les joues de ses ami∙es et s'il gagnait en maturité il serait de celleux qui bouscule d'une pichenette les injustices pour les faire dégringoler. Le Sirius qu'il connaissait ne possédait pas une part d'ombre.
Pas comme toi.
Pas comme lui.
« Tu ne serai pas devenu un mangemort ! protesta Remus plus fort qu'il ne l'aurait voulu. T'es trop...
Il se pinça les lèvres, eu un fragment de rire gêné.
- Trop quoi ? taquina Sirius.
- Heureux, blagueur, rebelle...
Il crut qu'il allait brûler tant il rougissait. Ça fit rire son ami.
- Les Serpentards le seraient aussi si on les laissait avoir ses qualités. Mais depuis tout∙e petit∙e on nous apprend à tout refouler. Si on rit ou qu'on pleure, il y a des conséquences. Et Regulus est pas comme moi. Il ne s'opposerait pas à ce que disent père et mère. Il adore suivre les règles. Il sait faire. Il sait suivre les ordres qu'on lui donne. Il ne m'a pas rejeté parce que je suis Gryffondor mais ça va pas tarder. C'est juste une question de temps. Juste parce qu'il ne comprends pas encore l'importance. Quand le temps sera venu de choisir un camp c'est elleux qu'il suivra.
- Choisir un camp ?
Pourquoi est-ce qu'il faudrait choisir un camp ? »
VOUS LISEZ
Heroes
FanfictionDeux garçons hésitants et deux autres trop imbus d'eux-mêmes forment le groupe le plus explosif de l'école. Ils grandiront pour devenir ceux qui affronteront Voldemort, mais pour le moment ils vivent leurs adolescence dans les couloirs de Poudlard. ...