sᴛᴀᴛɪᴏɴ ᴛᴏ sᴛᴀᴛɪᴏɴ, part.63

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Tw : harcèlement, mention d'agression raciste, amatonormativité, anxiété sociale

Lundi, on convia les élèves de sixième année dans la Grande Salle pour une première session d'entrainement au permis de transplannage. On avait fait disparaitre les tables et installé des cerceaux sur le sol dans desquels il fallait partir et atterrir dans un crac ! sonore. Les plus fort∙es, disait-on, n'étaient pas celleux qui pourrait se rendre le plus loin, mais celleux qui seraient les plus précis∙es. Cela n'empêcha pas James et Sirius de faire en sorte de trébucher sur des cerceaux qui se trouva à l'autre bout de la salle et de se prétendre les meilleurs. 

Remus réussit sans trop de peine à atterrir là où il le souhaitait après deux ou trois essais, mais cela lui couta une envie de vomir qui le força à quitter la salle. Peter, lui, passa une heure à viser le cerceau qui se trouvait juste à coté de lui sans pouvoir bouger, recevant des réprimandes au lieu d'aides. L'entrainement suivant porterait sur le transplannage assisté, il n'était pas près d'y arriver. 


Mardi, ajustant ce que son reflet portait dans le miroir, Peter faisait un essayage sous les yeux mi-fiers, mi-moqueurs de ses camarades de chambre. Il avait imité le style de Remus en plus décontracté, convaincu que ses habits habituels étaient ridicules et qu'il ne ressemblerait à rien avec l'allure de Sirius ou de James. Il regrettait cette décision car le pull qu'il avait mis le grattait déjà et qu'il se trouvait de plus en plus gros à chaque coup d'oeil dans la glace.

« J'aurais préféré y aller en rat. » dit-il, défaitiste. 

Mary, elle, n'avait besoin d'aucuns efforts pour intéresser Peter. Non pas qu'il la regarde souvent, mais - si ce n'avait pas été un rencard - il aurait été ravi de passer une journée avec elle sans qu'elle n'ait besoin de se déguiser pour lui plaire. Il n'accordait de toutes manières pas beaucoup d'importance à l'apparence physique des gens. La sienne était tolérable en temps normal, mais comme s'était un rencard, il se sentait projeté en dehors de sa zone de confort sans droit à l'erreur. 

Il soupira. Un regard par la fenêtre, vers le saule cogneur et le ciel blanc, un regard pour ses amis. Remus avait la tête endormie sur l'épaule de Sirius, la pleine lune aurait lieu dans six jours. 

Il se rendit compte qu'il n'était pas heureux, juste angoissé. Il était content d'avoir un rencard parce que ça allait faire de lui un garçon comme les autres, pas parce qu'il souhaitait une relation avec Mary. Il ne voulait rien d'autre qu'une amitié avec elle. Quoi que ce soit de différent ne sonnait pas juste. 


Mercredi, les diligences pour Pré-au-Lard étaient pleines à craquer de troisièmes années novices et de couples convoitant une place au salon de thé de Madame Pieddodu. Peter s'en inquiéta mais Mary devait le rejoindre devant chez Zonko. 

Iels avaient déjà parlé au cours de leurs scolarité et s'entendaient plutôt bien. En temps normal, Peter aurait pu écouter Mary parler de livres et iels auraient pu se pencher sur les ouvrages de Botaniques ou de Soin aux Créatures Magiques en particulier. Mais devant le magasin de farces et attrapes iels ne surent pas quoi se dire pendant de longues minutes. L'atmosphère romantique qu'iels se forçaient à installer était pesante. Iels se sentait moins libres de raconter ce qu'iels voulaient et aucun∙es d'entre elleux ne savait ce qu'iels étaient censé faire. 

Mary suivit ce qu'elle avait lu dans les livres, c'est à dire pas grand chose qui n'avait su l'intéresser. Elle savait qu'iels étaient supposé∙es s'embrasser à la fin, et c'était tout. 

Ce moment là venu marqua l'apogée du manque de naturel et du stress. Leurs souffles étaient tout proche quand iels décidèrent de détourner la tête pour regarder leurs pieds, cote à cote sur le banc de bois qu'iels avaient choisi. Aucun∙e n'osaient dire qu'iel avait passé la pire des journées en la compagnie de l'autre. Peter dessinait du bout de sa chaussure dans la terre quand la jeune fille trouva le courage de poser une question directe au sujet de cette situation, non sans penser que c'était culotté puisque c'était elle qui l'avait invité. 

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