ᴇᴘɪʟᴏɢᴜᴇ

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Regulus sortit dans la nuit froide sans même prendre de manteau. Il s'arrêta sur la pierre qui précédait la pelouse du jardin. Il avait besoin de réfléchir. Il était encore en colère, il ne pouvait le nier, avoir porter ce médaillon pendant presque deux jours entiers lui donnait l'impression de devoir supporter les caprices du bijoux de façon continue. Comme s'occuper d'un enfant diabolique.

Il revoyait le cadavre de Kreattur plonger sans hésitation dans le lac, noyé par les inferis et mourir, sans doute. Il ressentait encore les palpitations de son coeur, mélange de soulagement et de rage profonde quand il avait réussit à sortir de la grotte mais échoué à sauver son unique, seul et dernier ami. Ami ? Kreattur avait été un serviteur aux yeux des autres mais, oui, un véritable ami pour Regulus. Une amitié horrible quand il y repensait... Les ami∙es ne sont pas censé se servir, mais c'était tout ce qu'il avait. Et il s'en voulait pour sa mort.

Depuis son arrivé chez les maraudeur∙euses il se sentait à la fois vide et pleins d'espoir. S'iels acceptaient de l'aider et de se lancer dans une chasse aux horcuxes iels seraient en mesure de mettre fin à la guerre. Mais peu lui faisait confiance pour le moment, et la quête avait l'air veine quand il était seul à la mener. 

Et l'histoire d'amour de Lily et James l'irritait, même s'il n'en était pas surpris, même s'il avait tourné la page, il restait un peu déçu qu'ils ne soient pas ensemble à la fin. 

Mais l'espoir le rendait heureux, il avait l'intuition que sa vie allait prendre un nouveau tournant.

Il souffla et un nuage de vapeur sortit de sa bouche, comme de la fumé de cigarettes.

« Tu vas attraper froid. » dit une voix derrière-lui.

Il n'avait pas besoin de se retrouver pour savoir à qui elle appartenait. Il avait enregistré cette voix dans son coeur pour ne jamais l'oublier, l'avait ré-écouter de nombreuses fois, l'avait imaginé les fois où il avait trop mal. Elle pouvait être une berceuse avant de dormir comme un souvenir tranchant de regrets.

- Les rhumes sont pas causés par le froid, c'est le contact avec les autres qui les transmettent. répondit-il en se retournant, faisant un pâle sourire à James qui lui tendait un manteau qu'il accepta malgré tout.

James aussi portait un manteau, les mains dans les poches, et l'air chaud qu'il souffla couvrit ses lunettes de buée.

- Tu ne dors pas ? demanda-t-il.

- J'y arrive pas.

Et leurs deux regards dérivèrent vers les nuages noirs, visibles à l'horizon. Le ciel était parsemé de couleurs grises, vertes, sombres... parfois on y voyait apparaître des marques des ténèbres entre les arbres sans feuilles.

- Et toi, tu ne dors pas ? 

- J'y arrive pas non plus.

Il y eu un instant de blanc total durant lequel le silence ne régnait pourtant pas. Les nuits n'étaient pas calmes par ici...

- Je ne t'en veux pas. Arrête de t'en vouloir. 

James tourna des yeux ronds vers son ancien petit-ami. Est ce qu'il venait de lire dans ses pensés ?

- Ça se voit que tu t'en veux, mais moi non, ça va... Ce n'était pas à toi de m'aider. Et... tu as le droit de faire ta vie avec quelqu'un∙e d'autre. C'est bien que tu y sois arrivé, d'ailleurs.

Moi non. En même temps, je n'ai pas cherché à le faire, tu es le seul qui m'ai intéressé. Mais moi j'ai toujours gardé un lointain espoir qu'on se retrouve. Et maintenant qu'on se retrouve tu as refait ta vie, donc je dois refaire la mienne. Il est hors de question que je brise ce que tu as construit. 

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