Chapitre 31

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-Pourquoi tu l'as sauvé ? 

Assit sur le bord de mon lit, Seonghwa me regardait fixement. C'était la première phrase qu'il prononçait depuis qu'il m'avait fait remonté de la salle de réunion. Mingi devait sûrement encore passer un sale quart d'heure, la fureur de Hongjoong m'avait glacé les veines. 

-Pourquoi pas ? 

Je passais ma main sur mon visage.
Oui, pourquoi je l'avais sauvé ? 

-Ne me prend pas pour un abruti, il meurt d'envie de t'écraser la tête sur le gravier et je sais que tu ne le portes pas franchement dans ton cœur. Alors dis-moi Amy, pourquoi tu as sauvé Mingi ? 

En réalité, je ne savais pas vraiment pourquoi. C'était juste un déclic dans ma tête, j'ai beau détesté Mingi jusque dans mes tripes, il fallait je le fasse. Comme si un instinct de protection s'était déclenché en moi. 

-T'aurais pu le laisser se faire attraper par les flics, je ne pense pas que tu l'aurais vraiment regretté. 

-Tu te trompes. 

-Vraiment ? Alors si tu l'as sauvé c'est par gentillesse ? Seonghwa lâcha un rire. Arrête de me mentir, si tu l'as fais, c'est pour un intérêt personnel. 

-Quoi alors tu penses que je l'ai sauvé pour me faire bien voir de vous tous ? C'est stupide, j'en n'ai rien à faire de comment vous me voyez. 

Seonghwa me regardait avec cet éternel air amusé qui me faisait toujours enrager mais qui réveillait aussi en moi de drôles de sensations.

-Tu veux qu'on te vois tous comme une personne prête à nous intégrer, tu veux qu'on pense que tu es désormais des nôtres, que sans toi on aurait été incapable de sauver Mingi, tu veux qu'on te traite comme une égale. Ça a peut-être marché avec les autres, mais pas avec moi. Je te vois telle que tu es réellement, une manipulatrice et c'est ce qui te rend encore plus intéressante. 

S'approchant dangereusement de moi, les yeux du Cavalier se plantaient dans les miens et m'empêchaient de bouger. Il ne faisait pourtant rien, ne s'approchait pas pour me faire croire qu'il allait m'embrasser, rien. Il se contentait de me fixer, plus précisément de me percer à jours. 

-Je ne suis pas une manipulatrice. Chuchotais-je. 

-Bien-sûr que si. Répondit-il calmement. Tu as manipulé ton amie pendant des mois, lui faisant croire que tu pensais ne pas être saine d'esprit pour qu'elle te rassure et te protège, tu as manipulé la mafia coréenne en leur livrant Himchan alors qu'il était innocent, et ce soir tu tentes de passer pour la petite fille qui vient de sauver l'un de nous pour récupérer un peu de reconnaissance. Tu nous observes depuis longtemps, tu sais que nous sommes comme une famille et que si tu en sauves un, tu gagnes le respect des autres.

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