Chapitre 17

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   San était de bonne humeur.
Cela faisait deux jours qu'il supportait l'ennui. En effet, l'expert en drogue se forçait à prendre deux jours de congés par semaine. Il se forçait à partir marcher, prendre l'air et s'éloigner des odeurs toxiques de son laboratoire. Aujourd'hui, San allait retrouver l'endroit où il se sentait le mieux. Il était impatient de revoir tous les substances qui n'attendaient que lui, afin de se commercialiser sur le marché.

San s'était levé au aurores suite à la boule d'excitation qui s'était créée dans son estomac durant la nuit. Il prit calmement son petit-déjeuner, dans un silence apaisant. Il aimait profiter de matins calmes, car c'était le seul moment de la journée où personne ne se hurlait dessus et quand il pensait ça, il parlait évidemment de Mingi et Yeosang. Et maintenant de la petite nouvelle qui s'amusait à claquer les portes de son appartement comme si elle était la personnification d'un ouragan. Habitant deux étages en dessous d'elle, il entendait pourtant les bruits de ses petites crises alors il ne se risquait même pas à penser comment Hongjoong et Seonghwa le vivaient.
Il se leva de sa chaise et déposa sa vaisselle dans l'évier, se promettant de la laver plus tard. Il parti ensuite enfiler un vieux jogging et un large tee-shirt avant de sortir de chez lui et de fermer sa porte à double tours.

Il descendit rapidement les cinq étages et arrivé au rez-de-chaussé, il ouvrit une porte qui menait à un nouvel escalier. Pendant qu'il descendait les marches, il frissonna un peu, se rendant compte qu'il aurait mieux fait de mettre un pull. Il traversa la grande salle comportant la table de leurs réunions qui était plongé dans un silence lui donnant une drôle d'impression. Il descendit ensuite quelques autres marches avant d'arriver au troisième sous-sol, occupé par seulement deux salles, celle de Wooyoung et le sienne. Il jeta un regard en biais à la porte de son ami qu'il trouvait anormalement silencieuse. Il ne s'attarda pas plus et glissa la clef qu'il gardait toujours autour de son cou, dans la serrure de sa porte.

Il entra dans la salle avec un sourire collé au visage. Les quatre murs gris et vides lui faisaient du bien. Il parti vers un crochet qu'il avait installer sur un des murs et enfila la combinaison par dessus ses habits. Il se munit ensuite des lunettes transparentes qui étaient posées juste à côté et il se dirigea vers son atelier.

Au centre de la pièce, se dressait un immense cube en verre. C'était à l'intérieur de cette structure que San confectionnait les nombreux mélanges qui permettaient aux Cavaliers de gagner de l'argent et de devenir des dépendances pour leur public. Il ouvrit doucement la porte situé à l'arrière du cube et la referma après être entré avec précautions. Il laissa ensuite son regard caresser les objets posés sur les tables devant lui. Il y avait des mélanges fini attendant d'être mit dans un contenant, des mélanges en cours de production, d'autres ratés et des papiers un peu partout avec diverses formules et annotations que San remarquait en observant ses substances.

Au lycée, San avait vraiment été un élève brillant dans tout ce qui touchait aux sciences et aux calculs. Sa mère avait eu beaucoup d'espoir le concernant, voyant qu'il était doté d'une intelligence hors du commun. Et San était heureux de rendre sa mère fière, puisqu'elle représentait tout pour lui. C'était elle qui lui remontait le moral quand il le perdait, elle qui l'encourageait à continuer de faire ce qu'il aimait et à lui donner tout l'amour dont elle disposait.
Malheureusement, la vie de San ne se résumait pas seulement à ça. Pour une raison qu'il ignorait, son père le haïssait. Il le battait tous les soirs. San encaissait les coups car si son père le tabassait, il ne touchait jamais sa mère, il se contentait juste de mal lui parler et de ne pas lui donner l'amour que ce petit bout de femme méritait. Son père insultait régulièrement sa mère, la rabaissant sur son physique et sur le fait qu'elle avait arrêté ses études quand elle était tombée enceinte de San, ce qui chagrinait énormément l'enfant.
Un lundi soir, alors que San avait dix huit ans et qu'il était en train de s'amuser à préparer des mélanges chimiques, il avait entendu son père claquer la porte d'entrée de leur petit appartement. Il avait entendu la voix faiblarde de sa mère lui demander ce qui n'allait pas et il avait ensuite entendu le bruit d'une masse s'écroulent violemment au sol et la voix de son père hurler qu'il venait de se faire virer.
Le moment que San avait redouté toute sa vie était arrivé : son père se déchaînait contre sa mère pour une raison qui ne la concernait pas. Le garçon était sorti de sa chambre en courant avant de rejoindre le salon. Il avait eu un cri d'horreur en voyant son père au-dessus de sa mère, la ruant de coup au visage et au ventre. La rage avait tellement prit possession de son père que ce dernier n'avait même pas vu que son fils était en train d'assister à la violente scène. Peut-être par instinc ou par une rage trop longtemps enfoui, l'adolescent s'était discrètement dirigé vers la cuisine et avait saisit le couteau que sa mère utilisait pour découper la viande quand elle cuisinait. Se jetant sur son géniteur, il l'avait fait rouler sur le côté afin de permettre à sa mère de s'écarter et avait donner un brusque coup de tête dans celle de son père. Il l'avait ensuite poignardé une trentaine de fois, libérant la rage qu'il contenait en lui depuis les dix huit ans de son existence d'enfant battu et surtout pour lui faire regretter d'avoir osé lever la main sur sa mère. Alors que ses mains et le haut de son corps étaient maculés de sang, il se releva et se tourna vers sa mère qui avait les larmes aux yeux. Il lâcha le couteau et s'approcha d'elle en lui donnant un câlin. Aussi rapidement qu'il l'avait pu, il avait conduit sa mère à l'hôpital pour qu'elle puisse bénéficier de soins et alors qu'il s'apprêtait à repartir pour se rendre à la police, sa mère lui avait agrippé le bras en lui disant ceci :

"San, part. Enfuis toi où tu veux. Je dirais effectivement que mon fils à tué mon mari, mais jamais je ne te livrerais à la police. Il ne sauront pas à quoi tu ressembles, je leurs mentirais. Passe juste à la maison pour brûler toutes les photos où tu apparais. Je t'aime chéri."

Les yeux rouges de larmes, San lui avait dit adieu à son tour et l'avait écouté. Il était retourné chez lui, brûlant le peu de photos qu'il y avait de lui. Avant de partir, il avait nettoyé le couteau qui lui avait permit de poignarder son père et avait rempli un sac avec tous ses habits et instinctivement, son matériel de chimie. Il avait ensuite volé la moitié de l'argent que gardait son père, laissant l'autre moitié à sa mère. Et il avait quitté son ancien chez lui, sans un seul regard pour le cadavre de son père, gisant dans le salon.

Aujourd'hui, San ne savait pas où vivait sa mère et comment elle s'était remise de tout ça. Il lui souhaitait seulement le meilleur et il s'était promis qu'un jour, il l'a retrouverait.
Le chimiste s'approcha des drogues prêtes et entreprit de les glisser dans des emballages divers. Puis, il les mit dans un carton qu'il referma avant de s'attaquer à ce qu'il aimait le plus : les mélanges.

***

-S'il te plaît ?

San regarda Wooyoung de haut en bas en évaluant la situation.

-Pourquoi tu ne peux pas demander à Mingi de le faire parler ?

-Parce que je veux m'innover. Râla Wooyoung en roulant des yeux. Juste une fiole ?

San soupira en tendant une seringue avec une des drogues qu'il avait créé. Wooyoung la prit dans ses mains en admirant le contenu brun à l'intérieur.

-Que fait cette merveille ? Demanda-t-il.

-Tu lui injectes par voie intra veinales, à l'intérieur du coude si possible. Elle lui paralysera les membres mais il sentira tout ce que tu lui fais. Le liquide lui infectera le sang en créant des cailloux qui empêcheront le sang de circuler. Si tu ne t'en occupes pas avant, il mourra de ça. Expliqua San.

Wooyoung le remercia, les yeux brillants d'excitation à l'idée d'avoir une nouvelle manière de torturer ses victimes. Il quitta ensuite la salle de son ami et San poussa un long soupir.

Il était bientôt vingt deux heures et il se heurtait à un mur. En effet, il voulait mettre au point une nouvelle drogue qui serait tellement appréciée sur le marché, que Bang Yongguk lui-même voudrait savoir ce qu'elle avait de si important, le chef de la mafia coréenne étantconnu pour s'intéresser à de nombreuse drogues sans mettre pour autant sa santé en danger. San devait donc concocter une drogue qui se répendrait vite, passerait inaperçu, qui rendrait accro toute personne qui chercherait  seulement à se défoncer, mais également produire des effets addictifs et plus qu'appréciable afin que Yongguk en devienne dépendant. San voulait récupérer une partie de la fortune de Yongguk de cette manière, si il réussissait, il était sûr que Yongguk le vivrait comme une humiliation mais puisqu'il serait devenu impossible pour lui de s'en priver, il ne pourrait rien faire. San avait hâte de sentir cette emprise sur leur ennemi, mais pour l'instant, les formules qu'il notait rageusement sur les feuilles et les mélanges défectueux qu'il tentait, ne lui donnait pas le résultat qu'il attendait.
Si San passait pour quelqu'un de laxiste la plupart du temps, quand il était dans son cube de verre, il devenait impensable pour quiconque de lui faire une remarque sur son travail. Quand il n'arrivait pas au résultat précis de ce qu'il voulait, il pouvait partir dans des piques de folies et de colère incroyablement élevés.

C'était précisément ce qui était en train de se passer à ce moment-même dans sa tête. Il fixait les formules écrite devant lui, les yeux tremblant. Il sentait le sang affluer jusqu'à son cerveau et ses poings se fermèrent sur eux même. Avant de commette une grave erreur, il sorti rapidement de son cube en verre et se plaça en face d'un des murs gris de la salle qu'il martyrisa de son point. Enfin, c'était plutôt son point qui se faisait martyriser par le béton mais San s'en fichait. Il avait besoin de se défouler et peu importe le nombre de phalanges qu'il se brutalisait ou peu importe le nombre de sang qui se déversait de ses mains, il voulait taper sur quelque chose pour tenter d'apaiser son esprit qui se mettait à embrouiller tous ses souvenirs. Il se mit à crier rageusement, frappant plus fort et plus vite ses poings contre le mur.

Il s'arrêta d'un coup, à bout de souffle et les mains prisent de tremblements, il se tourna et se laissa glisser contre le mur, le corps saccadé de pleurs silencieux dont il ne comprenait pas la venue.

Madness Où les histoires vivent. Découvrez maintenant