- Je... je me nomme Olivier, bredouille le petit oméga devant moi.
Il garde les yeux baissés, intimidé. Ses joues sont rouges de confusion. À première vue, il semble d'une apparence assez quelconque. Ses cheveux sont bruns et coupés courts. Sa peau est pâle, comme s'il sortait d'une longue maladie. Il est mal fagoté dans des vêtements trop larges pour lui. Puis, lorsque je le regarde de plus près, je corrige cette première impression. Il a de beaux yeux noirs surmontés par des cils un peu plus longs que la normale. Son visage est très fin, presque féminin. Ses petites mains entourent la poignée de sa valise. En réalité, tout en lui est adorable. J'ai envie de le serrer dans mes bras et de le regarder enfouir son visage contre mon torse. Surtout, il sent bon. Il sent incroyablement bon. Je n'avais jamais encore rencontré une personne qui diffusait une odeur aussi douce, aussi sucrée. Curieusement, cette délicieuse senteur m'est familière même si je suis bien incapable de savoir où j'aurais pu la renifler.
Je secoue la tête pour reprendre mes esprits, confus.
- On devrait se mettre en route, je lui propose. Je suis venu à pied. La gare n'est pas trop loin de la maison. Je me suis dit que ce serait l'occasion pour toi de découvrir tranquillement les lieux.
Il hoche la tête sans parler. Je m'empresse de lui prendre sa valise des mains. Je le vois se crisper presque imperceptiblement et comprends que je viens de faire quelque chose qui lui déplaît. Il se détend cependant aussitôt après et marmonne un remerciement alors que nous nous mettons en route.
- Tu n'as que ce petit bagage ? je m'étonne.
Si je devais m'établir ailleurs, j'aurais pour ma part besoin d'une grosse camionnette pour transporter toutes mes affaires. Voire d'un petit camion.
Olivier opine du chef.
- Oui. Je ne possède que le strict nécessaire. Nous déménagions souvent, avec mes parents.
Sa voix se brise sur ce dernier mot et il bat des cils pour chasser les larmes qui menacent soudain de déborder de ses yeux.
Je me mords la lèvre, consterné de lui avoir fait de la peine.
- Je suis désolé. Pour ce qui est arrivé à tes parents. Je... je n'imagine même pas le chagrin que tu peux ressentir.
Les mots sortent maladroitement de ma bouche et je me trouve idiot. Après avoir hésité un moment, je finis par lever le bras pour tapoter l'épaule de l'oméga pour le réconforter. Il sursaute lorsque je le touche et lève ses yeux vers moi. Nos regards s'accrochent pendant trois bonnes secondes. Puis Olivier tourne à nouveau la tête en rougissant pour regarder droit devant lui, m'offrant une vue dégagée sur son cou menu. J'entrouvre les lèvres. J'ai envie d'enfoncer mes dents dans sa peau pour le faire mien.
Je secoue la tête, perdu. Que m'arrive-t-il depuis tout à l'heure ? Il est bien évident que je ne vais pas marquer ce garçon ! Je suis fiancé ! Cet oméga exerce sur moi une attraction malvenue à laquelle je me dois de mettre immédiatement fin. Pour son bien comme pour le mien.
Je risque un regard en direction d'Olivier. Je le vois observer les bois qui commencent à quelques mètres de là. Les arbres forment une immense masse sombre qui se fond dans l'obscurité.
- Tourette est entouré d'une vaste forêt, d'où son nom, j'explique, soulagé de pouvoir me changer les idées. Si tu veux, je t'emmènerai y faire un tour ce week-end. Il y a de belles balades possibles.
- Volontiers. Je... j'aime bien marcher.
- Moi aussi.
Nous échangeons un sourire timide et je sens mon ventre se nouer. Le jeune oméga est encore plus beau lorsqu'il sourit.
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Attraction (bxb) [terminée]
RomantiekFutur héritier de sa meute, Geoffroy Moret mène une existence paisible aux côtés de Pauline, sa petite-amie de toujours. Jusqu'à ce qu'il rencontre Olivier, un jeune oméga orphelin qui cache un lourd secret. Deux âmes sœurs peuvent-elles résister à...