Chapitre 11 Geoffroy

6.6K 649 54
                                    

Je sors de ma chambre le lendemain de très mauvaise humeur. J’ouvre la porte dans un grand mouvement… et tombe nez à nez avec Olivier qui quittait sa propre chambre. Le petit oméga écarquille les yeux et s’arrête net. Nous nous fixons quelques secondes avant de détourner la tête au même moment, rouges de confusion à la pensée de ce qui est arrivé la veille. 

— Excuse-moi, je marmonne en le contournant. 

Je descends l’escalier d’un pas lourd. J’entends Olivier me suivre avec un instant de retard. Ma mère n’est pas en vue, ce qui me soulage. Hier, nous nous sommes encore une fois hurlé dessus. À tel point que nous nous sommes fait la tête toute la soirée. C’est loin d’être la première fois que ça arrive, mais ce n’est pas pour autant agréable. 

Je vais me servir du café et désigne du menton les différents aliments sur la table. 

— Prends ce que tu veux, je dis à Olivier sans le regarder. 

Le petit oméga saisit un bol et se sert des céréales d’une main tremblante. Je beurre mes tartines. Nous commençons à manger dans un silence de mort. Olivier ose à peine mâcher de peur de faire trop de bruit. 

Mon père passe la tête. 

— Coucou les jeunes. Déjà levés ? 

— J’ai rendez-vous avec Pauline, je déclare en essayant de cacher mon manque d’entrain. 

Je vois Olivier se tendre comme un arc à la mention de ma petite-amie. 

Mon père nous scrute l’un après l’autre. Il est malheureusement bien plus observateur que ma mère. 

— Que se passe-t-il ? Pourquoi faites-vous cette tête d’enterrement ? 

Je bois une gorgée de café brûlant. C’est comme cela que je l’aime. 

— Pour rien, je commente d’une voix morne. Maman me tape sur le système nerveux, c’est tout. 

— Oh, d’accord. 

Papa se contente de cette raison simpliste. Il sait très bien que mes relations avec ma mère ne sont pas toujours au beau fixe. C’est comme cela quand deux alphas trop dominants vivent l’un à côté de l’autre. Nous aimer ne nous aide pas vraiment à nous supporter pour autant. 

— Et toi ? demande mon père à Olivier. Ma femme te tape également sur le système nerveux ? 

Le petit oméga s’empourpre, très gêné. 

— Non monsieur Moret. Je suis juste fatigué. 

Mon père lui ébouriffe les cheveux. 

— Je t’ai dit de m'appeler Michel. Ne me fais pas passer pour un vieux ! 

— Tu es vieux, je remarque en sirotant ma boisson. 

Papa croise les bras et imite la voix de Maman. 

— Dis donc, jeune homme, je te prierai de cesser de me manquer de respect. 

Je pouffe de rire en avalant de travers mon café. Mon père a un talent tout particulier pour les imitations. L’ambiance se détend très légèrement jusqu’à ce que ma mère arrive. Je me fige et nous nous regardons tous les deux en chiens de faïence, nous demandant visiblement tous les deux s’il convient ou non d’enterrer la hache de guerre. 

Mon père finit par décider pour nous.

— Vous êtes ridicules, grogne-t-il. Quel exemple donnez-vous au pauvre Olivier ! Ne fais pas attention à eux, trésor. Les alphas sont tous dérangés à des degrés divers. 

Attraction (bxb) [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant