Chapitre 10 Olivier

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Nous nous mettons en route aussitôt après avoir emballé les derniers sandwichs. Geoffroy a trouvé un grand panier à pique-nique que nous remplissons de vivres comme si nous partions pour une semaine. 

— Les alphas mangent beaucoup, se justifie Geoff en ajoutant une pomme de plus. 

L’humeur du jeune homme est changeante aujourd’hui et je me sens un peu confus. À certains moments, il se montre fermé, refuse de me regarder et ne m’adresse la parole que pour me dire le strict minimum. Puis il se radoucit soudain. Parfois même, il me fixe comme si j’étais une sorte de friandise extrêmement appétissante. Quand nos regards se croisent, il détourne aussitôt les yeux et redevient grognon. Peut-être que M. Moret a raison et qu’il n’est tout simplement pas du matin ? 

La forêt commence en bordure du village et nous la gagnons en quelques minutes à peine, ce qui est une bonne chose. J’aurais besoin de m’y rendre tous les mois. 

Au début, nous croisons quelques promeneurs qui nous saluent en nous appelant par nos prénoms. Tout le monde connaît le fils de la cheffe de meute et, bien sûr, ils savent également qui je suis alors que je n’ai pas la moindre idée de leur identité. Puis la forêt se désertifie au fur et à mesure que nous nous y enfonçons. La route goudronnée se transforme en sentier de terre battue. Les buissons se font plus touffus et les arbres me semblent de plus en plus rapprochés. En cette saison, leurs branches sont dépourvues de feuilles. Les premiers bourgeons ne devraient pas tarder. Un peu plus loin, les vieux chênes font place à des sapins et nous marchons sur un tapis d'épines sèches. 

Geoffroy se tourne vers moi un peu plus d’une heure après notre départ alors que notre chemin débouche sur une vaste clairière. 

— Cet endroit me semble parfait pour déjeuner. Qu’en penses-tu ? 

Il pointe du menton une grande pierre couverte de mousse. 

— Ça me paraît très bien. 

Comme d’habitude, je n’ai pas faim. Mais l’alpha a raison, cette clairière est agréable. 

Le sommet de la pierre est plus haut que moi. Geoff grimpe le premier et me tend la main pour m’aider à me hisser à mon tour. Nous nous asseyons chacun à une extrémité et posons le panier à pique-nique entre nous deux. Il fait soudain beau. Le soleil a enfin percé et diffuse ses rayons à travers les branches des arbres. Les oiseaux chantent et je me sens bien pour la première fois depuis des jours et des jours. Il fait froid, mais je suis bien enveloppé dans un épais manteau. La proximité de l’alpha me réconforte. Je l’observe discrètement. Il ressemble à un mannequin posant pour une marque de vêtements. Une petite brise fait flotter ses cheveux et je le trouve beau comme un dieu. Je pourrais le regarder pendant des heures, comme on admire une œuvre d’art dans un musée. Une œuvre d’art incroyablement sexy qui porte un jean moulant ses cuisses musclées. Et qui sent vraiment, vraiment très bon. 

Geoff ouvre le panier et me tend un sandwich. Je le déballe et le grignote du bout des lèvres. De son côté, l’alpha a le temps d’en engloutir trois et entame à présent un paquet de gâteaux au chocolat. 

— Tu ne manges à nouveau pas beaucoup, commente Geoffroy avec réprobation. 

Je baisse la tête. 

— Je n’ai pas très faim en ce moment…

— Tu dois te sustenter. Tiens. 

L’alpha me tend le dernier biscuit du paquet avec un air si sérieux que je me sens obligé de le mettre dans ma bouche. Le jeune homme me regarde mastiquer jusqu’à ce que j’avale la dernière bouchée. Puis il hoche la tête d’un air approbateur et accepte enfin de cesser de m’embêter à ce sujet. 

Attraction (bxb) [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant