Le lendemain matin, je me réveille péniblement après une nuit passée à rêver d’un certain petit oméga à l’odeur sucrée. Je vais prendre ma douche en m'efforçant de chasser ce dernier de mes pensées. À la place, je songe à Pauline. Ma petite amie est une fille intelligente, belle et gentille et je suis un homme très chanceux de l’avoir à mes côtés depuis toutes ces années. Tout le monde est d’accord pour affirmer que nous formons un couple magnifique. Si l’un de nos enfants est un alpha lui aussi, il deviendra de fait l’héritier de nos deux meutes. Olivier, lui, est un mâle et ne pourrait donc pas porter ma progéniture.
Je me rends alors compte que mes pensées dérivent à nouveau autour de l’oméga. Agacé, je me sèche les cheveux et enfile mon uniforme à la va vite. Avec toutes ces bêtises, je vais finir par me rendre en retard.
Après avoir dévalé l’escalier, je trouve Olivier assis sur une chaise de la cuisine, l’air très mal à l’aise. En face de lui, ma mère cherche à lui faire la conversation mais parvient surtout à l’effrayer. Elle a souvent cet effet là sur les gens. Mon instinct d’alpha prend le dessus et je m’approche de lui en me retenant difficilement de me mettre à grogner contre ma propre mère. Olivier tourne la tête vers moi et semble soudain se détendre en me voyant approcher. Je me sens moi-même tout à coup bien plus calme et me laisse tomber sur la chaise à côté de lui. Je pousse un grognement satisfait lorsque mes yeux tombent sur une corbeille débordant de croissants. Habituellement, nous n’y avons droit que de temps en temps, pendant les vacances.
— Ils sont pour Olivier, m’avertit Maman. Ton père s’est levé plus tôt pour aller lui en acheter à la boulangerie.
Je me tourne vers le petit oméga, dépité.
— Tu as l’intention de tous les manger ?
— Non, non, tu peux en prendre.
Il se saisit d’un croissant et pousse la corbeille vers moi. Je me sers sans me faire davantage prier. Je vois Olivier grignoter sans appétit le bout de sa viennoiserie, ce qui me cause du souci. Il n’est pas très grand, certes, mais il ne mange tout de même pas beaucoup. Il n’a quasiment rien avalé pendant le dîner.
L’oméga observe avec inquiétude la façon dont je suis habillé.
— Je…, bredouille-t-il. Je n’ai pas d’uniforme à me mettre…
— Ne t’inquiète pas pour ça, lui dit ma mère. Saint-Loup, le lycée des environs, est un établissement privé imposant le port d’un uniforme. J’ai prévenu l’administration que tu viendrai sans le premier jour. Geoffroy t’accompagnera dans la boutique où t’en procurer un ce soir après les cours.
J’ouvre la bouche pour déclarer que j’ai d’autres plans avant de me raviser. Mes amis comprendront. J’ai promis de veiller sur Olivier. De plus, la perspective de passer du temps seul avec lui ne me déplaît pas. Et c’est bien le problème.
— Allez les jeunes, tonne mon père en débarquant dans la cuisine. Sautez dans vos chaussures. Je vous accompagne en voiture au lycée.
Olivier se lève d’un bond. Pour ma part, j’attrape un dernier croissant que j’enfourne dans ma bouche en rejoignant l’entrée.
— On avait le temps, je râle, la bouche pleine. J’ai encore faim, moi !
Mon père secoue ses clefs de voiture.
— Tu te rattraperas au déjeuner, loulou. Vous devez arriver tôt, aujourd'hui. Olivier doit passer au secrétariat du lycée pour prendre connaissance de sa classe et de son emploi du temps.
Je ravale ma protestation. Si c’est pour le bien d’Olivier…
Mon père approche la voiture. Je fais signe à l’oméga de s’asseoir devant et prend place derrière le conducteur, le plus loin possible de lui. Si j’étais à proximité d’Olivier, qui sait ce dont je serais capable ? De le prendre à nouveau par la main ? Ou pire…
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Attraction (bxb) [terminée]
RomansaFutur héritier de sa meute, Geoffroy Moret mène une existence paisible aux côtés de Pauline, sa petite-amie de toujours. Jusqu'à ce qu'il rencontre Olivier, un jeune oméga orphelin qui cache un lourd secret. Deux âmes sœurs peuvent-elles résister à...