Chapitre 25 Geoffroy

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La semaine passe tranquillement et nous arrivons enfin au week-end. Je peux faire une grasse matinée le samedi, mais pas trop longue car je suis invité à déjeuner par la famille de Pauline. Bien sûr, ça ne m'enchante pas, mais je n'ai guère le choix. 

Ma mère se tourne vers moi à la fin du petit-déjeuner. 

— Geoff, déclare-t-elle d'un ton pincé. Je voudrais te parler. Ton père m'a dit que tes futures responsabilités t'angoissaient. 

Je me tourne vers Papa, indigné. Je lui avais pourtant dit que je ne voulais pas en discuter avec Maman ! 

Mon père a le bon ton de paraître coupable. 

— Bon, bon, nous vous laissons entre alphas, lance-t-il en s'enfuyant de la cuisine à toute allure avec mon oméga. 

Il ne perd rien pour attendre. Je ne lui dirai plus rien, si c'est comme ça ! On ne peut plus faire confiance à personne, de nos jours. 

Je sirote la fin de mon café, de mauvaise humeur. Ma mère me fixe sans dire un mot, apparemment aussi peu à l'aise que moi. 

— Bon, je grommelle, de quoi veux-tu qu'on parle ? 

Maman me foudroie du regard. 

— C'est plutôt à toi de choisir le sujet de conversation. Qu'est-ce qui te stresse donc tant ? 

Je reste muet. Ma mère n'est pas vraiment le genre de femme à qui l'ont souhaite faire des confidences. 

— Bon, s'agace-t-elle. Je suis tout de même capable de te comprendre. J'ai été à ta place, autrefois. Sans compter que ton grand-père est mort prématurément et que je me suis retrouvée propulsée cheffe de meute bien plus tôt que je ne l'avais escompté. Au début, je ne voyais que les côtés négatifs, les problèmes à gérer, les responsabilités étouffantes… J'en faisais des cauchemars. 

Je la fixe, surpris. Elle qui a toujours l'air si affirmée ! 

— Et comment t'en es-tu sortie ? 

Elle éjecte une miette de la table d'une pichenette. 

— En relativisant. En prenant les problèmes l'un après l'autre. En me rendant compte que le poids du monde ne reposait pas sur mes épaules. Ton père m'a beaucoup aidé. 

Son visage s'adoucit tandis qu'elle mentionne Papa. Il est la seule personne capable d'avoir un tel effet sur elle. Ils s'aiment. Ma mère aurait-elle été prête à tout quitter pour lui ? Je n'en suis pas certain. Il n'est pas son âme sœur. Elle ne pourra jamais vraiment comprendre ce qu'Olivier représente pour moi. 

Maman prend une grande inspiration. 

— Tu sais, Geoff, marmonne-t-elle maladroitement, je suis fière de toi, mon fils. Je suis consciente que je ne le montre pas toujours, mais je suis fière de l'homme que tu es en train de devenir. Je sais que tu seras un excellent chef. Que tu feras toujours passer en priorité le bien-être de la meute. 

Mon ventre se gonfle de culpabilité. Elle a tort. La meute m'importe peu à côté d'Olivier. 

— Je ne serai jamais un aussi bon chef que toi, je soupire. Jamais. 

Ma mère fronce les sourcils. 

— Ne sois pas ridicule. Je serai là pour te former pendant encore un certain nombre d'années. Et puis tu auras Pauline à tes côtés pour co-gérer. 

Je me sens encore plus mal. 

— On a fini de discuter ? je demande. Je dois aller voir ma fiancée, justement. 

Attraction (bxb) [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant