Chapitre 38 Olivier

4.1K 370 15
                                    

Je me réveille dans une position très inconfortable. Geoffroy ronfle. Il est à moitié allongé sur moi et m'écrase le bras. Je le laisserai bien dormir davantage, mais il me fait mal. 

— Geoff ! 

Je le secoue doucement. 

— Hum… ? 

— Geoff, lève-toi ! 

L'alpha ouvre un œil. Il a d'abord l'air un peu perdu, puis je vois son regard s'assombrir lorsque les événements de la veille lui reviennent à l'esprit. 

— Café, grogne-t-il d'un ton féroce. 

Il est mal coiffé et irritable, comme tous les matins. Je le trouve mignon quand même. 

— Je n'en ai pas, je lui dis en tentant de lui aplatir les cheveux. Tu n'as emporté que des gâteaux secs. 

— Hum… J'ai besoin de mon café. 

Il se penche en avant pour me serrer contre lui et enfouit son visage contre mon torse. Je lui caresse doucement la tête. 

— On devrait aller se chercher un endroit où petit-déjeuner, je suggère. 

Il redresse soudain la tête. 

— Excellente idée ! Surtout que nous nous sommes passés de dîner. Tu te rends compte ? 

Son indignation m'arrache un sourire. Pour ma part, je n'ai pas faim. La pleine lune commence demain soir. Geoffroy semble lire dans mes pensées car il enfonce soudain son doigt dans ma poitrine. 

— Toi aussi tu dois manger ! 

Je fais docilement oui de la tête. 

Nous retournons sur les sièges avant et Geoff nous conduit jusqu'à l'agglomération suivante. Nous trouvons un établissement à l'entrée du village. C'est un café de bord de route à la façade défraîchie. À cette heure, il semble peu fréquenté. Geoff me jette un regard interrogateur et je donne mon accord d'un signe de tête. Alors nous nous garons et entrons. Je regarde nerveusement autour de moi. Je m'attends presque à voir Mme Moret surgir de derrière l'un des piliers. Mais elle n'est pas là. À la place, une jeune femme nous dit avec indifférence de nous asseoir où nous voulons. 

Nous nous installons à une table, non loin d'un groupe d'habitués. Geoff nous commande un café, un chocolat chaud et deux croissants. 

Je baille en attendant nos consommations. On ne dort pas très bien, dans une voiture, même serré contre son âme sœur. Et puis je n'ai cessé de ressasser les mots que m'a jeté Antoine. Tu n'es qu'une sale pute

Je ferme les poings et me mets à trembler. Geoff me caresse le bout des doigts. 

— N'y fais pas attention, me dit-il comme s'il pouvait lire dans mes pensées. 

Je hoche la tête, la gorge nouée. 

La serveuse nous dépose notre commande. Geoffroy engloutit son croissant à une vitesse record et pose un regard plein de convoitise sur le mien auquel je n'ai pas touché. Je le pousse vers lui. 

— Tu peux le prendre. 

Il secoue la tête. 

— Certainement pas. Mange. 

Je le coupe en deux. 

— Prends la moitié, au moins. 

Il hésite puis accepte finalement. Je grignote ma part entre deux gorgées de chocolat chaud. Ça me fait un peu de bien. Curieusement, la situation ne me paraît pas aussi catastrophique que la veille. Nous aurions bien été forcés de partir un jour ou l'autre. Et, au moins, personne n'a découvert mon deuxième secret. Nous aurions encore plus d'ennuis si cela se savait que je peux me transformer en loup. 

Attraction (bxb) [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant