Chapitre 12 Olivier

6.9K 630 49
                                    

Je me réveille le lundi matin dans un grand état d’épuisement. La pleine lune commence demain soir. J’agrippe mes draps en luttant contre la panique. Je voudrais tant que mes parents puissent être avec moi… 

Je finis par réussir à m’extirper de mon lit et m’approche de l’uniforme que Mme Moret est allé récupérer hier. Je l’enfile. Il me va parfaitement. Je me rends compte avec un nouvel accès de panique que je ne sais toujours pas comment nouer la cravate. Je pourrais à nouveau demander à Geoffroy, bien sûr, mais, après ce qui s’est passé samedi, m’approcher de lui ne me paraît pas la meilleure des idées… 

Je tords le morceau de soie entre mes mains, paniqué. Je songe soudain à M. Moret. Je pourrais lui demander ! Oui, c’est une bonne idée. 

Geoff arrive alors que son père achève le nœud. Je le vois froncer légèrement les sourcils, comme s’il était offensé que je ne lui ai pas demandé son aide.  

— Je t’apprendrai à nouer ta cravate, déclare-t-il d’un ton bourru. 

— D’a...D’accord, merci. 

Je me sens rougir comme une pivoine. Heureusement que je tourne le dos à M. Moret et qu’il ne peut pas voir mon visage. 

— Et voilà, s’exclame ce dernier sans remarquer mon trouble. Tu es mignon comme tout en uniforme ! Tu ne trouves pas, Geoff ? 

Je me fige en entendant cette remarque. L’alpha tourne très brièvement la tête vers moi avant de détourner les yeux à toute allure. 

— Hum, oui… Bon, on va petit-déjeuner ? 

Le jeune homme évite soigneusement mon regard et se dirige vers la cuisine d’un pas pesant. Je lui emboîte le pas à une certaine distance. 

— Ça va, mes parents n’étaient pas trop pénibles hier ? me demande Geoffroy sur le chemin du bus. 

Il me parle à nouveau comme avant, comme s’il ne s’était effectivement rien passé entre nous samedi dernier. Ça me fait plaisir et me fait mal dans le même temps. 

— N...non, ça va, je réponds timidement. 

À quoi est-ce que je m’attendais, de toute façon ? À ce que l’alpha rompe avec sa petite amie de toujours juste, sa fiancée, même,  parce que nous avons échangé un baiser un peu chaud ? Je suis pathétique. 

— Prêt pour le théâtre ? 

Je cligne des yeux. 

— Le… le théâtre ?  

— Tu as oublié que tu as promis à Pauline de rejoindre notre petite troupe ? Nous avons une répétition ce soir. 

— Oh, c'est vrai. 

Mon ventre se noue. Comme si j’avais besoin d’un stress supplémentaire la veille de la pleine lune… 

Geoff se mord la lèvre. 

— Tu sais, tu peux encore changer d’avis si ça ne te branche pas… 

Je secoue négativement la tête. 

— Non, je le ferai. 

Je ne veux pas faire faux bond à Pauline. Déjà que j’embrasse son fiancé dans son dos… Enfin, ça n’est arrivé qu’une seule et dernière fois et cette idée provoque en moins un mélange de culpabilité et de frustration. Je meurs d’envie que Geoffroy Moret m’embrasse encore et encore. Je voudrais qu’il le fasse là, maintenant, alors que le bus s’approche. Je suis vraiment en train de devenir une mauvaise personne… 

Attraction (bxb) [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant