Chapitre 37 Geoffroy

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La soudaine raideur d'Olivier m'interpelle. 

— Qu'est-ce qu'il y a ? 

Il ne me répond pas, fixant un point derrière mon dos, visiblement terrifié. Lentement, je me retourne. J'ai un petit choc en tombant sur Antoine revêtu de son costume de scène. L'alpha a les yeux écarquillés ce qui donne à son visage un air étrangement déformé. 

— Je peux savoir ce que vous foutez ? 

Le ton d'Antoine est vibrant de colère, dégoulinant de mépris. Il s'avance d'un pas avant de s'immobiliser, les poings serrés. Par prudence, je me place devant Olivier qui tremble violemment. 

Je me creuse la tête pour savoir quoi répondre. Il serait évidemment absurde de nier quoi que ce soit. 

— Pauline est au courant que tu baises mon copain dans mon dos ? crache Antoine. Non, j'imagine… Et ça dure depuis longtemps ? 

Je retrouve soudain la parole. Je décide d'être honnête. Je lui dois bien ça. 

— Depuis le début ou presque. Nous sommes âmes sœurs, tu comprends ? 

L'alpha semble soudain exploser. 

— Non je ne comprends pas ! Comment as-tu pu faire ça à Pauline ? À ta fiancée ! Et toi, Olivier ? Toi qui te faisais passer pour le gentil petit oméga si pur… En réalité, tu n'es qu'une sale pute ! 

Les doigts d'Olivier s'accrochent à mon pull et il pousse un gémissement. Mon sang ne fait qu'un tour et je m'avance, hors de moi. 

— Retire tout de suite ce que tu as dit ! 

Antoine m'adresse un sourire haineux. 

— Pourquoi ? C'est vrai, non ? Le pire c'est que je trouvais que vous étiez vraiment trop proches. Mais je n'arrêtais pas d'essayer de vous trouver des excuses… 

Je pointe mon épée vers lui, souhaitant soudain qu'elle puisse être en fer tranchant et non en plastique. 

— Non ce n'est pas vrai ! 

Le jeune homme secoue la tête. Il porte toujours la couronne du roi Marc. Curieusement, je me focalise sur ce détail absurde. 

— Si, c'est une pute. Et toi, tu n'es qu'un salaud. 

D'un coup d'épée, je fais voler sa couronne qui roule sur le sol et disparaît derrière le rideau de la scène. L'alpha plisse les yeux et pousse un grognement de mauvaise augure. Ses doigts se serrent sur sa propre épée qu'il brandit dans ma direction. Nous nous postons l'un face à l'autre dans une imitation grossière de duel. 

Olivier se met à pleurer. 

— S'il vous plaît, ne vous battez pas ! 

Il essaie de se mettre entre nous deux mais je ne le laisse pas faire. J'ai déjà cassé la gueule d'Antoine et je serais plus que ravi de pouvoir recommencer. J'espère que je pourrais lui briser le nez, cette fois. 

Lentement, nous commençons à nous tourner autour sans nous quitter des yeux. 

Pauline accourt dans sa longue robe, attirée par nos cris. Elle nous regarde successivement tous les trois, Antoine et moi nous menaçant de nos armes factices et Olivier en larmes. 

— Que se passe-t-il ? s'inquiète-t-elle. Vous êtes un peu trop à fond dans vos rôles, non ? 

Antoine ricane. 

— Demande à ton fiancé. Ou, mieux, au gentil Olivier. Oui, demande-lui ce qu'il fait quand tu as le dos tourné. 

Les sanglots du petit oméga s'accentuent. Il essaie de dire quelque chose mais ne parvient à produire que des balbutiements incompréhensibles. 

Attraction (bxb) [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant