Chapitre 24 Olivier

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— N'oubliez pas la dégustation des plats du mariage, nous houspille Mme Moret le mercredi alors que nous rentrons des cours. 

Geoffroy lui jette un regard agacé et laisse tomber son sac par terre.

— Nous n'avons rien oublié du tout. Nous est-il donc interdit de déposer nos livres et de nous délasser un bref instant ? 

Sa mère soupire. 

— Ne tardez pas trop, c'est tout. 

Le jeune homme me pousse dans la cuisine et claque la porte. 

— Goûtons rapidement avant d'y aller. 

— Pourquoi manger maintenant ? Nous allons à une dégustation ! 

Geoff ouvre un paquet de biscuits et en déchire l'emballage. 

— J'ai faim tout de suite. Et j'aurais encore faim tout à l'heure. 

Il attrape deux gâteaux d'un coup et les enfourne dans sa bouche. Je secoue la tête, incrédule. Je ne comprendrai jamais comme l'alpha peut engloutir une telle quantité de nourriture sans devenir énorme. 

Geoffroy descend la moitié du paquet avant de le ranger finalement dans le placard. Il se tourne alors et s'avance vers moi de son pas de prédateur. 

— Enfin seuls, murmure-t-il. 

Depuis que je lui ai officiellement pardonné, l'alpha semble sur un petit nuage. Il sourit tout le temps et se jette sur moi dès que nous sommes à l'abri des regards pour m'embrasser, me câliner, ou seulement me toucher d'une manière ou d'une autre. 

— Quand je ne t'approche pas pendant trop longtemps, je suis comme un drogué en manque, déclare Geoff en reniflant mes cheveux. 

Je fronce les sourcils. 

— En somme, tu me compares à une dose de drogue. Ce n'est pas très romantique. 

Il tire sur une de mes mèches. 

— Je n'ai jamais prétendu être un poète. Tu le voudrais ? 

J'imagine le jeune homme en train de composer des vers maladroits et je me mets à rire. 

— Non, pas la peine. Je t'aime tel que tu es. 

Un sourire idiot s'étale sur le visage de l'alpha. 

— Tu m'aimes, hein ? 

Il m'attrape par les hanches et me tire vers lui. Je pose mes mains sur sa poitrine et penche la tête en arrière pour regarder son visage. 

— Je t'aime. 

J'ouvre légèrement la bouche, dans l'attente d'un baiser, lorsque des pas devant la cuisine nous font sursauter. Geoff bondit en arrière et se cogne contre la table. 

— Encore en train de vous empiffrer ? demande Mme Moret en passant la tête par la porte. Vous allez vraiment finir par être en retard. 

— Maman ! s'indigne Geoffroy en se frottant le bas du dos. Tu aurais pu… 

Il s'interrompt précisément. Je sais qu'il allait dire "frapper". Mais ça n'aurait aucun sens car il est inutile de frapper à la porte d'une cuisine. 

— J'aurais pu quoi ? 

Geoff se renfrogne. 

— Rien. Viens, O, on y va. 

Il sort de la cuisine sans me regarder. Le ventre noué, je le suis. Nous l'avons encore échappé belle. 

Retourner dans le froid ne m'enthousiasme pas. La nuit est en train de tomber et le ciel vire à l'orange. De la buée sort de ma bouche à chaque expiration. 

Attraction (bxb) [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant