Chapitre 45 Geoffroy

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Je m'allonge sur mon lit et me prends la tête entre les mains. Je dois réfléchir. Je pourrais peut-être convaincre Papa de m'aider ? Il n'avait pas l'air d'accord avec les procédés de ma mère. Il est certes obligé de la soutenir, mais il n'est pas un monstre, lui. Oui, je vais attendre qu'il vienne me voir. Il le fera forcément. Et je lui dirais de me libérer, au moins. Une fois échappé de la maison, je trouverai bien un moment de savoir où se trouve Olivier. Nous sommes liés. Je parcourerai la France entière, s'il le faut, mais je le retrouverai. 

Toc ! 

Un bruit sec contre la fenêtre m'arrache à mes réflexions. 

Toc ! 

Je fixe la vitre. Cette fois, plus de doute. Quelqu'un est en train d'y jeter quelque chose. Tiré de ma morosité, je me lève, ouvre la fenêtre et me prends une pomme de pin en plein visage. 

— Oh, désolé, me lance une voix qui ne paraît pas si désolée que ça. 

Celle d'Antoine. 

Je me penche prudemment en frottant mon front endoloris. Il fait noir mais je parviens à distinguer les silhouettes d'Antoine... et de Pauline. Cette dernière me fixe, le visage dépourvu d'expression. C'est la deuxième fois que je me trouve en sa présence depuis que… eh bien qu'elle a dû apprendre la vérité. 

Je détourne le regard, gêné. Que faudrait-il que je dise à la fille avec qui je sors depuis toujours ou presque ? Des excuses, sans doute, mais par où commencer ? 

— Qu'est-ce que vous faites là ? je finis par chuchoter. 

Pauline fronce les sourcils. 

— On est là pour t'aider à venir à la rescousse d'Olivier, bien sûr ! 

Mes yeux s'agrandissent de surprise. 

— Vraiment ? 

Antoine fait rouler une autre pomme de pin entre ses doigts, comme s'il hésitait à me bombarder à nouveau. 

— Ça ne veut pas dire qu'on ne vous en veut pas, précise-t-il. Mais nous réglerons nos comptes plus tard. Le sauvetage d'Olivier doit passer avant. 

Une nouvelle fois, je ne sais que dire. Je ne m'attendais pas du tout à ça. À ce que de l'aide provienne des deux personnes que nous avons le plus blessées. 

— Bon, tu nous rejoins ? s'impatiente Pauline. 

— Je ne peux pas ! Mes parents m'ont enfermé… Et la fenêtre est trop haute pour que je saute. Ne parlez pas trop fort, d'ailleurs. Les mercenaires sont encore là. 

Je désigne du menton la camionnette noire garée devant l'entrée. 

— Tes parents ont une grande échelle dans la cabane de jardinage, non ? chuchote Antoine. On l'avait empruntée quand on était petits pour jouer aux pompiers. 

Mon visage s'éclaire. 

— Bonne idée ! 

Antoine disparaît en direction de la cabane. 

Je me souviens bien de ce jour. Papa nous avait grondés. Il n'avait pas beaucoup apprécié le fait que nous avions réellement allumé un feu dans le jardin pour nous entraîner. Mais il n'y a pas de pompier sans feu… 

— Je prépare la voiture pendant ce temps, annonce Pauline. 

J'enfile mes chaussures et mon manteau à toute allure et m'empare de mon sac à dos que mes parents ont bien voulu me laisser. 

Antoine revient avec la grande échelle qu'il déplie jusqu'à ma fenêtre. Elle est juste assez haute pour arriver jusqu'à moi. 

— Vas-y, je la tiens, me dit Antoine. 

Attraction (bxb) [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant