Chapitre 22 Olivier

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— Et bien les jeunes, demande M. Moret en se plantant devant nous en fin d'après-midi le samedi suivant. Vous êtes prêts ? 

Je lève les yeux, surpris. 

— Prêts pour quoi ? 

Geoff soupire et prend la télécommande pour mettre en pause le film d'action que nous regardions dans le salon. 

— Il y a une petite fête dans la meute. 

Il évite soigneusement mon regard. Il sait que je n'aime pas les fêtes. 

— Tu ne me l'avais pas dit ! je m'indigne. 

Il se lève en s'étirant. 

— J'avais oublié. Désolé. 

— Ce n'est qu'une petite réception, assure M. Moret. Elle a lieu à trois pas d'ici. 

Je lui jette un regard inquiet. 

— Est-ce qu'il faut que je m'habille d'une façon particulière ? 

Il m'ébouriffe les cheveux. 

— Mais non, petit O. Tu es adorable tel que tu es, avec ton pull tout mignon. Eh bien, nous y allons ? Annette est déjà là-bas depuis un moment. 

J'enfile mes chaussures et mon manteau avec un sentiment d'appréhension. Un vent frais nous accueille à l'extérieur. Je frissonne, le bout du nez rentré sous mon écharpe. Le fond de l'air est glacial. L'hiver est supposé se terminer, mais il fait toujours aussi froid. 

Geoffroy marche en tête d'un pas raide. Je le suis aux côtés de M. Moret qui papote à propos de tout et de rien. Je fixe le dos de l'alpha. Je voudrais pouvoir marcher en lui tenant la main. 

Les premières personnes que nous voyons en arrivant dans la grange où se déroule la réception sont Antoine et Pauline. Cette dernière se jette aussitôt sur Geoffroy qui la réceptionne dans ses bras après m'avoir jeté un petit regard coupable. Antoine me serre également contre lui. 

— Salut chéri. 

Il m'embrasse. J'aimerais pouvoir l'en empêcher, mais ça ferait bizarre après notre conversation de l'autre jour. 

J'ai très vite la tête qui tourne. Il y a vraiment beaucoup de monde. Plus que lors de la fête où j'avais été présenté à la meute. Des personnes ne cessent de venir nous voir. Antoine rit et plaisante avec tout le monde tout en gardant son bras fermement enroulé autour de moi en un geste possessif. Ça ne me plaît pas beaucoup. Cela me donne l'impression d'être un objet. 

Un homme me fixe avec plus d'attention que les autres. C'est un bêta d'un cinquantaine d'années au regard perçant derrière d'épais verres de lunettes. 

— Tu dois être Olivier, me dit-il en me tendant la main. 

Je la serre timidement. 

— Hum… oui. 

— Je suis le professeur Huguet, un oncle éloigné de Geoffroy. 

— Ah… Enchanté… 

Je me demande pourquoi il garde encore ma main. Il finit par la lâcher et je lutte pour ne pas l'essuyer sur mon pantalon. 

L'homme me jette un dernier coup d'œil bizarre et s'éloigne enfin. 

Je suis mal à l'aise. Et bientôt de mauvaise humeur. La vision de Geoff pendu au cou de sa fiancée ne fait rien pour me calmer. 

Je me dégage doucement de l'emprise d'Antoine. 

— Je vais aux toilettes, je marmonne. 

En réalité, j'ai seulement besoin de prendre l'air. La pleine lune est encore loin, mais je ressens un peu de cette fébrilité qui me prend à son approche. 

Attraction (bxb) [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant