Chapitre 8

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10 h 23, de fins rais de lumière passent à travers les contours des volets en bois, éclairant timidement la chambre. L'un des rayons tombe sur le visage de Charline, profondément endormie sur le ventre, l'incitant à sortir du sommeil.

Charline se réveille vaseuse, mais souriante, car les courbatures au niveau de ses reins lui rappellent le moment passé avec H.

Charline s'étire dans son lit, consciente que si elle n'avait pas fumé autant, elle n'aurait jamais osé l'embrasser. Heureusement, elle avait vu qu'il portait une alliance, signifiant que pour lui aussi, ce n'était que du sexe.

Charline se lève et affiche un sourire narquois en se rappelant comme il l'a arrêtée pour tenter de la raisonner, jouant vainement au mec bien.

« Ce n'est qu'un mec, bien content de pouvoir glisser son serpent dans n'importe quelle grotte chaude et humide », pense-t-elle blasée.

Charline gagne le rez-de-chaussée pour aller se servir un café. Jeanne, prête à sortir, la dévisage. Mère et fille se sont croisées la veille au soir, mais Charline a directement grimpé les escaliers pour éviter la confrontation.

— T'es rentrée tard, tente Jeanne.

— Je me suis dit que tu avais besoin de temps pour compter les billets de l'autre connard, répond Charline, d'une voix éraillée par le sommeil et la fumette.

— Ne commence pas, s'il te plaît ! lui lance Jeanne en fronçant les sourcils.

Charline hausse les épaules et va prendre une tasse et du café :

— Il semblait bien te connaître, réplique Charline.

— C'est un ami d'Yvan, affirme Jeanne.

— Un ami ? répète Charline incrédule. Ouais, c'est ce qu'il a dit, mais tu vois, j'ai du mal à y croire. Vu son look sorti tout droit de « Son of anarchy » j'ai plutôt l'impression que ce connard se prend pour un biker pur et dur...

— Charline ! la coupe Jeanne, mal à l'aise.

— Pourquoi tu le défends, ce n'est qu'un putain de dealer de merde, crache Charline. Ou peut-être qu'il a pris du galon et qu'il est maintenant à la tête du petit réseau pour qui il dealait quand il avait quinze ans !

— Vu l'odeur que tu portais hier soir quand tu es rentrée, je te trouve plutôt hypocrite, objecte Jeanne en lui tendant un index accusateur.

— Oh, mais je n'ai fait que fumer les pétards qu'Yvan avait planqués dans sa caisse, s'écrie Charline. Puisque mère et frère trempent dans cette merde, je ne vois pas pourquoi je me serais privée !

— Vince n'est pas un dealer, réplique Jeanne furieuse.

— Ah non ! s'offusque Charline. Dans quelle saloperie il trempe alors ? s'écrie Charline.

— Dans rien, c'est mon amant ! avoue Jeanne.

Charline se fige et dévisage sa mère :

— Mais... m'man, souffle-t-elle. Il est à peine plus vieux qu'Yvan... que ton propre fils ! s'indigne-t-elle.

— Charline... lance Jeanne douchée par l'étonnement de sa fille.

— QUOI ? crache Charline. Tu crois que je devrais trouver normal que tu sois une cougar qui baise un pote de son propre fils ? Tu veux rire, j'espère ? ajoute-t-elle en se frottant le front de dépit.

— Je ne sais pas quoi répondre, avoue Jeanne en se laissant tomber sur sa chaise.

Charline pose sa tasse et se cache le visage pour retenir ses larmes, mais elle est trop furieuse pour pleurer, alors elle relève la tête et dévisage sa mère :

— Ce type est un connard, martèle Charline.

Jeanne secoue la tête de déni en soutenant le regard de sa fille :

— Arrête de le juger, souffle Jeanne. Tu ne le connais pas ! insiste-t-elle.

— Putain, mais c'est marqué sur sa gueule que ce n'est pas un ange, s'écrie Charline.

— Arrête, Charline, arrête, s'il te plaît, se désole Jeanne au bord des larmes.

Charline se redresse en prenant conscience d'un détail :

— Yvan est au courant ? demande-t-elle.

— Oui, souffle Jeanne, l'air dépité.

— Bordel, soupire Charline. Depuis combien de temps ? Depuis combien de temps ça dure entre vous ? crache-t-elle.

— Quatre ans... et demi ! avoue Jeanne en pleurs.

— Quatre ans et demi ? répète-t-elle, écœurée. Le fait que je ne sois pas revenue à la maison durant ces quatre dernières années a dû être une belle aubaine pour toi, crache-t-elle.

— Ne le prends pas comme ça, la supplie Jeanne en essuyant ses larmes alors que sa fille fonce vers les escaliers.

Une Cage et des liens 🔞 ( terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant