Chapitre 50

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« Des menteurs, tous des menteurs ! », pense-t-elle au milieu de ce tumulte d'alcool et de violence. Écœurée par tous les mensonges et les non-dits des gens qu'elle pensait connaître, Charline réalise que H et sa mère ont un lien avec son agression.

Elle se sent prise au piège, coincée entre ces corps pressés pour ne rien manquer du combat dans la cage, et le grondement des voix entremêlées accentue son sentiment de malaise, mais la peur est un bon moteur pour fuir.

Elle fuit son agresseur. Fuit aussi H et même sa mère. Charline regarde en arrière à plusieurs reprises pour voir si l'homme aux yeux vert glaçant est derrière elle, mais elle ne le voit pas, tout comme elle est incapable de trouver une issue.

Quand elle réussit à s'extirper de la foule, elle se retrouve face à un mur vitré. Elle attrape plusieurs poignées de fenêtres où aucune ne bouge, jusqu'à ce que l'une d'elles oscille, alors elle force et pousse vers l'extérieur pour révéler un mouvement d'oscillo-battant vers le bas.

Décidée à sortir de l'entrepôt, elle s'y glisse péniblement et se rattrape par les mains pour ne pas tomber face contre terre, car dehors il fait nuit noire et elle n'y voit pas grand-chose.

Charline se relève, repousse la fenêtre vers l'intérieur et cherche à se repérer. Au loin, à l'angle du bâtiment, les lueurs du parking accentuent le rutilant des carrosseries, alors elle court dans cette direction.

Elle atteint le parking et le remonte en forçant l'allure, car sa voiture n'est plus très loin. Elle ralentit pour sortir ses clés et la déverrouiller à distance, puis elle force encore le pas tout en se retournant pour vérifier qu'elle est seule.

Enfin, Charline attrape la poignée de sa portière, mais un coup brutal lui projette la tête en avant et lui cogne le front contre la carrosserie. La violence du choc la sonne et le deuxième coup l'assomme...

Charline se réveille recroquevillée dans le noir total, une peur panique crispe tout son corps, car elle revit son réveil dans son appartement, et pourtant, elle a l'impression d'être en mouvement.

« Oh non. Non, non, non ! » panique-t-elle en tendant les mains autour d'elle pour réaliser qu'elle est bien enfermée dans un coffre de voiture. Sa respiration se saccade et un début de crise d'angoisse la prive d'air.

Un éclair de lucidité lui rappelle qu'elle a son téléphone portable dans sa botte, alors elle appelle la seule personne qu'elle pourra peut-être convaincre de l'aider.


Entrepôt : 

Le portable de Jeanne vibre, quand elle voit le nom qui s'affiche, elle répond tout en marchant pour trouver un coin isolé :

— Charline, tout va bien ? demande-t-elle surprise que sa fille l'appelle si tard.

— Dis-lui de me laisser partir, l'implore-t-elle d'une voix affolée. M'man, je te jure que je ne dirai rien à personne, mais dis-lui de me laisser partir ! pleure-t-elle.

Vince qui a vu Jeanne s'éloigner la regarde pâlir et paniquer, alors il bouscule tout le monde sur son passage pour la rejoindre.

— De quoi tu parles ? s'inquiète Jeanne en se bouchant l'autre oreille pour mieux entendre.

— Dis-lui de me laisser partir... pitié ! sanglote Charline.

— Je ne comprends pas, Charline, dis-moi où tu es ? panique Jeanne.

Vince lui prend le téléphone et met le haut-parleur :

— ... coffre d'une voiture, m'man, je te jure que je ne dirai rien ! sanglote Charline.

Une Cage et des liens 🔞 ( terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant