Une Cage et des liens 🔞 ( terminé)

Chapitre 16

Mercredi 12 h 12,

Jeanne a invité Vince, H, Émilie et Emma à manger, puisqu'ils doivent aller ensemble à l'hôpital pour voir Yvan.

Alors que la discussion va bon train et qu'ils sont tous prêts à passer à table, Jeanne reçoit un appel sur son téléphone fixe. Elle va répondre en pestant d'avance contre le télévendeur, qui va essayer de lui vendre des panneaux solaires, ou peut-être tenter de lui faire changer d'abonnement Internet.

Jeanne décroche et se crispe en entendant que son interlocuteur fait partie du commissariat de police... La frayeur paralyse Jeanne qui écoute la voix de l'homme, grave et lointaine, lui annoncer que sa fille est à l'hôpital. Les mots tourbillonnent, mais surtout « Agression » claque comme un fouet pour lui lacérer le cœur.

Jeanne n'a pas conscience qu'à côté, ses invités se sont tus et qu'ils la dévisagent l'air grave. Jeanne tremble et ce n'est qu'en raccrochant le combiné qu'elle se met à geindre d'angoisse. Vince la rattrape de justesse et l'aide à s'asseoir au sol. Elle pleure et tremble comme une feuille.

— Jeanne ? s'inquiète-t-il en lui caressant tendrement les joues pour essuyer ses larmes.

— Charline, couine-t-elle en s'accrochant au pull de son amant. Mon bébé, gémit-elle.

— Quoi ? s'inquiète Émilie.

— Je dois retrouver mon bébé, affirme-t-elle en cherchant à se lever.

— Jeanne, parle-nous ! l'implore Vince qui la soutient.

Incapable de faire deux pas, Vince la porte pour l'installer sur le canapé. Il s'assied à côté d'elle et l'enlace d'un bras et lui serre la main de l'autre.

— Qu'est-ce qui se passe ? insiste Vince.

Jeanne a l'impression de suffoquer et prend conscience que sa respiration est courte et saccadée, alors elle se concentre sur la main de Vince qui lui caresse le dos tendrement. Elle s'appuie contre lui en lui serre la main, rassurée par sa présence.

— Charline a été agressée chez elle, avoue-t-elle en pleurant à chaudes larmes.

Ses trois invités retiennent leur souffle.

— Comment elle va ? demande H, soucieux.

— Elle a été conduite à l'hôpital, souffle Jeanne. Je n'arrive pas à me concentrer ! se désole-t-elle parce que sa mémoire fait un blocage sur le mot « agression » qui tourne en boucle dans son esprit.

Jeanne regarde Vince :

— Je dois aller la voir ! l'implore-t-elle.

Vince sait que leur relation mère/fille est compliquée et qu'il n'y est pas étranger. Il a conscience que Jeanne aura plus de chance de la voir, s'il n'est pas avec elle.

— J'aimerais t'accompagner, mais c'est pas une bonne idée, affirme-t-il. H va te conduire, OK ! lance-t-il à l'intéressé.

— Bien sûr, on part quand tu veux, Jeanne ! approuve H.

Émilie, qui porte Emma, s'assied à côté de Jeanne :

— Ne t'inquiète pas pour Yvan. Vince, Emma et moi, on ira le voir comme prévu, la rassure-t-elle.

— Faut rien lui dire, gémit Jeanne. Pas pour le moment, s'il vous plaît, implore-t-elle.

— On fera comme tu veux, affirme Vince en l'embrassant sur la tempe.

Trois heures plus tard, à l'hôpital, Jeanne et H s'approchent de la chambre de Charline. Le cœur serré par la peur, Jeanne inspire profondément pour se donner du courage, puis elle frappe et pousse la porte.