Chapitre 34

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Vince tambourine à la porte. Jeanne lui ouvre, consternée :

Tu as parlé à Yvan ! clame-t-elle dépitée, avant de poser son portable sur la console de l'entrée.

Tu ne voulais plus de mensonge, explique-t-il espérant qu'elle le laisse franchir le seuil.

Mon Dieu, Vince, mais qu'est-ce que tu as fait ? s'inquiète-t-elle.

Laisse-moi entrer et on en parle, affirme-t-il.

Jeanne soupire en s'écartant de l'embrasure et se dirige vers le salon, laissant Vince fermer derrière lui.

Debout au centre de la pièce, elle croise les avant-bras sur son ventre comme pour se fermer à la conversation qui s'annonce.

Vince retire son blouson et le jette sur le dossier d'un des fauteuils, puis il désigne le canapé d'un signe de tête :

On devrait s'asseoir, lui propose-t-il.

Jeanne soupire et va s'installer dans un fauteuil.

Tu n'aurais pas dû parler à Yvan, se plaint-elle en évitant son regard.

Je t'aime, Jeanne ! répond-il en prenant place sur le canapé.

Arrête, soupire-t-elle. Si c'est tout ce que tu peux dire pour te justifier, alors va-t'en !

Vince inspire profondément, appuie ses coudes sur ses genoux et croise les doigts :

Très bien, souffle-t-il. Tu ne voulais plus de mensonges et je pense que tu as raison. Je veux officialiser notre relation, et il m'a paru nécessaire de commencer par Yvan.

Officialiser ? répète-t-elle. Je t'ai quitté pas plus tôt que ce matin ! objecte-t-elle.

Jeanne, insiste-t-il. Tu flippes parce que je m'y suis mal pris pour t'avouer mes sentiments...

Tes sentiments ? reprend-elle pour le couper. Vince, tu ne m'aimes pas, ce n'est pas possible.

Jeanne...

Écoute-moi, s'il te plaît, soupire-t-elle.

Comme il se tait, Jeanne soutient son regard. Elle est au bord des larmes :

Nous avons dix-huit ans d'écart... La ménopause me guette, alors crois-moi, tu mérites mieux que ce que je suis en mesure de t'offrir, souffle-t-elle.

Tout ce que je veux, c'est être avec toi, répond-il.

Un beau matin, tu voudras te réveiller avec une jeune et jolie jeune femme à tes côtés, une femme capable de porter tes enfants... moi, je... je refuse de te priver de ce bonheur, déclare-t-elle en essuyant ses larmes.

Conscient de son tiraillement intérieur, Vince se lève et s'agenouille devant elle, il cherche son regard, puis lui place une mèche de cheveux derrière l'oreille et lui caresse la joue :

La seule idée de ne plus être avec toi m'est insupportable, Jeanne. Je n'ai pas prévu ce qui nous arrive. Avec la mort de mon frère, puis la crise cardiaque de mon père et la démence de ma mère, je pensais vivre seul pour le reste de ma vie. Tu sais comment je suis, avec mon caractère de merde, à vivre au jour le jour, je n'ai d'intérêt pour personne, hormis toi ! Y'a que toi qui peux apaiser mon esprit qui tourne à cent à l'heure. Y'a que toi qui peux me calmer quand je m'énerve pour un rien. Y'a que toi qui peux m'apporter ce dont j'ignorais avoir besoin.

Une Cage et des liens 🔞 ( terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant