Chapitre 22

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22 h 13, troisième dimanche de décembre, l'épisode neigeux de la semaine passée a été aussi soudain qu'éphémère.

L'orage gronde et accompagne une pluie fine et froide, qui tombe sans relâche depuis le début d'après-midi.

Patrick est assis sur son canapé. Il n'arrive pas à se concentrer sur le film à l'eau de rose que Laurence a insisté pour regarder, et ce n'est pas parce qu'elle est blottie contre lui à lui caresser la queue à travers son jeans.

Voilà plus de six mois qu'ils sont ensemble, et autant qu'elle accepte les parties de baise avec Landry et lui.

Malheureusement, depuis que la ravissante Laurence est à son bras, Patrick et Landry n'ont eu que peu d'occasions d'être ensemble, et même si au début il pensait pouvoir s'en passer, Patrick éprouve de plus en plus de mal à réfréner son attirance. Surtout qu'ils se voient régulièrement au Circuit.

Depuis le début de sa liaison secrète avec l'ancien combattant, cinq ans plus tôt, il n'est pas question d'aller chez l'un ou chez l'autre en tant qu'amis : le risque d'être pris sur le fait est trop grand.

D'ailleurs, Landry et lui sont parfaitement en phase en ce qui concerne leur relation : ce qui la rend si intense, c'est le secret et rien d'autre. Et puis, leurs seuls moments ensemble, c'était durant leur « After » plan à trois.

Stimulée par les caresses, la queue de Patrick a du mal à se mettre au garde-à-vous, pour palier ce manque de vigueur, il lui suffit de laisser son imagination créer des fantasmes sur Landry. Son sexe tressaillit, gonfle et se retrouve à l'étroit dans son jeans.

— Suce-moi ! ordonne-t-il à Laurence en libérant son érection.

Sans plus attendre, Laurence s'agenouille et se met au travail... Patrick renverse à la tête en arrière, bien calée sur le dossier du canapé. Il se laisse aller aux caresses et à cette bouche chaude et humide qui l'aspire, le lèche, le suce...

Les images de Landry explosent dans son esprit et Patrick halète en agrippant Laurence par les cheveux, pour lui donner des coups de reins. S'enfonçant dans sa gorge, il éjacule et jouit en grognant son soulagement.

Décoiffée, Laurence se redresse en s'essuyant les lèvres d'un revers de la main, son regard est brûlant de désir :

— À mon tour, susurre-t-elle.

Patrick la regarde se mettre debout pour se dévêtir, mais son téléphone portable sonne. Il lit le nom qui s'affiche et hésite à répondre :

— Ouais ! grogne-t-il, agacé d'être dérangé.

— J'ai besoin d'aide, crache Gabriel.

— Qu'est-ce tu veux ? demande Patrick en étudiant le corps nu de Laurence.

— Y m'faut un toubib, pour moi et mes hommes ! insiste Gabriel.

— Tu connais pas les urgences ? lui lance-t-il, amusé.

— À l'heure qu'il est, j'dois être recherché par les flics, explique Gabriel. J'te paierai en femmes, en coke ou mieux, j'te file des parts dans mon bizness d'héro.

Patrick se redresse en fronçant les sourcils :

— Ça doit être grave pour que t'en sois réduit à ça, affirme Patrick en se levant pour aller dans la chambre. Rendez-vous à l'ancienne forge, tout au fond de la zone industrielle, nous serons dans l'entrepôt qui servait de stockage.

— Dans combien de temps ? s'inquiète Gabriel.

— Quarante minutes !

— OK, souffle Gab avant de raccrocher.

Patrick n'a pas peur que les flics qui traquent Gabriel, remontent jusqu'à lui. Grâce à Vince, tout ce qui touche au Circuit passe par des routeurs internationaux. Même s'il n'a qu'un téléphone pour deux cartes SIM, l'appel reste intraçable.

Patrick envoie un SMS groupé à un toubib, à deux infirmiers, ainsi qu'à Alban et Landry.

Cinquante minutes plus tard, dans l'entrepôt,

Les gueules défoncées de Gab et ses potes sont examinées avec soins par les membres du staff médical. Landry et Alban restent stoïques, mais ils doivent se réjouir intérieurement autant que Patrick.

— Merci pour ton aide, souffle Gab qui se fait poser des points de sutures à l'arcade. J'oublierai pas et dis-moi c'que tu veux, tu l'auras ! ajoute-t-il.

— OK, approuve Patrick. Commence par répondre à une question !

— Laquelle ? sourit Gab malgré sa tronche en bouille.

— L'accident d'Yvan, c'est ton œuvre ? demande Patrick.

— Nan, affirme Gabriel surpris par la question. Alors qu'est-ce tu veux ?

— On verra plus tard, réplique Patrick d'un geste négligent de la main.

— Putain d'enfoiré de Dany, grogne Gabriel, enragé.

— Qu'est-ce qui s'est passé ? s'intéresse soudainement Patrick.

— Lui et son connard de pote, Rolo, ont cherché à m'prendre pour un con, crache-t-il. On leur a donné une bonne leçon et j'les ai plantés tous les deux... Mais ça ! ajoute-t-il en désignant sa gueule fracassée. ÇA, insiste-t-il furieux.

Gab soutient le regard de Patrick :

— J'vais leur faire payer, qu'ils survivent ou qu'ils crèvent, jure-t-il. J'vais traquer cette chienne de Caro et elle va me regarder noyer son bébé. Ensuite, j'lui ferai avaler du déboucheur de canalisation, ricane-t-il. Elle va crever dans d'atroces souffrances cette pute.

— T'es un grand malade, intervient Landry.

— Ferme ta gueule, le larbin, crache Gab.

Gabriel regarde à nouveau Patrick :

— J'te paierai c'que tu m'demandes si tu me files un coup de main, ajoute-t-il. J'vais devoir faire profil bas pour fuir les flics, mais j'veux me venger de Dany en premier. Si j'te donne une adresse, tu pourrais me ramener sa Marie et son Samy ?

Patrick serre les poings, mais hoche la tête sans rien dire.

— j'vais rien leur épargner et ça va durer longtemps, se réjouit Gabriel.

Patrick lui sourit avant de regarder Alban et Landry. Brutalement, Patrick lui balance un coup de poing en pleine tronche, les gars de Gab cherchent à intervenir, mais Alban et Landry sortent leurs SIG Sauer et les abattent sans sommations.

Patrick retire le Beretta qu'il a logé dans son dos, sous son blouson et toise Gab :

— Tu vois, lui dit-il. T'es un gros connard d'enfoiré de merde, mais j't'aurais laissé la vie sauve, parce que l'idée que tu me sois redevable était vraiment jouissive, sourit-il en appuyant le canon de son arme contre le front de Gab. Malheureusement pour toi, Marie et Samy sont intouchables !

Patrick presse la détente...

— Qu'est-ce qu'on fait des corps ? demande Alban.

— Chargez-les dans les coffres de leurs voitures... ils vont avoir un accident dans un ravin du Verdon, affirme Patrick.

— Et faudra qu'elles prennent feu, approuve Landry.

Une Cage et des liens 🔞 ( terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant