Chapitre 55

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Presque quatorze mois se sont écoulés depuis le départ de Charline. Durant ce laps de temps et au fil des saisons, la maison familiale des Marnais s'est vue délaisser peu à peu par Jeanne, mais la vie y est revenue depuis deux jours à peine.

En ce magnifique début de mois de juillet, l'air agréablement chaud de l'été fleure bon l'herbe coupée. Cette douce brise porte dans la maison le tintement du carillon à vent accroché à l'extérieur près de l'entrée, que Charline a suspendu la veille pour apporter une touche de Feng shui au perron.

Ces notes cristallines, qui proviennent de l'embrasure ouverte, sont un appel à la détente, tout comme l'attrape-soleil qu'elle a suspendu à la fenêtre du salon et qui capture les rayons du soleil. Ce prisme en cristal de roche, aux multiples facettes, projette et éparpille ses faisceaux arc-en-ciel et fait circuler une belle énergie.

Symbole qu'un vent nouveau souffle sur leur vie, toutes les fenêtres de la maison familiale sont grandes ouvertes et font circuler l'air, comme pour laisser filer tous les souvenirs que la masure gardait précieusement... Une nouvelle vie s'annonce pour cette demeure avec de nouveaux occupants.


1er samedi de juillet, 15 h 03, Chez Yvan,

— Tu pourrais m'rendre un service ? demande Yvan qui profite du beau temps sous un gros parasol dans son jardin.

— Tu t'es enfin décidé à me laisser motoriser ton quatre-roues, sourit H avant de boire une gorgée de bière. Un moteur quatre temps de tondeuse à gazon et tu fileras comme le vent ! ajoute-t-il en faisant de son mieux pour garder son sérieux.

— Putain d'merde, t'as pas honte de t'foutre d'la gueule d'un handicapé ? marmonne Yvan qui a envie de rire.

— Nan... allez ce service ! ricane H.

— Ma mère a trouvé un acheteur pour la maison, alors il faudrait que t'ailles au garage et que tu vides ma planque de son contenu, explique Yvan en affichant un sourire en coin.

— Ça peut pas attendre qu'on fasse le déménagement ? s'étonne H.

— J'préférerais pas, non ! insiste Yvan en ponctuant ses dires d'un regard appuyé.

— OK, accepte H.

H gare sa moto le long du trottoir et remarque une petite Skoda blanche garée dans l'allée. La maison de Jeanne est grande ouverte, il s'étonne que les nouveaux propriétaires aient déjà les clés alors que la maison n'est pas vidée, puisque Jeanne n'a pas encore signé la vente.

« Putain, pas l'choix ! » soupire-t-il en se dirigeant vers le perron pour se présenter et demander l'autorisation d'accéder au garage. Le tintement du carillon apporte une douceur supplémentaire à l'apparence de la maison, dont la porte d'entrée est grande ouverte, tout comme les fenêtres.

H sonne et espère ne pas avoir à trop en dire sur le motif de sa présence, mais son cœur bondit quand il reconnait Charline, vêtue d'un petit short en jeans, d'un débardeur et chaussée de tongues. Elle descend les escaliers en portant deux cartons empilés qui lui bouchent partiellement la vue.

— Salut, lui lance-t-elle souriante avant de poser les boîtes près des autres.

— Charline ! s'étonne-t-il.

— Qu'est-ce que tu fais là ? lui demande-t-elle en s'approchant de l'entrée.

— Je... euh... T'es arrivée quand ? se soucie-t-il en posant son attention sur la cicatrice qu'elle a à la clavicule.

— À la maison, ça fait deux jours. Je suis revenu du Cambodge il y a huit jours, rayonne-t-elle.

— T'es radieuse, la complimente-t-il, heureux et surpris de la revoir.

Une Cage et des liens 🔞 ( terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant