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Vingt-deux heures quarante.

Une semaine était passée depuis ma rencontre avec le cousin de Minkyung. Sept jours depuis que la Boussole de l'Âme-sœur n'avait pas indiqué une direction. Lorsque je recherchais sur internet la signification de ce comportement, je ne tombais que sur des ventes de boussoles ou des sites qui dévoilaient des techniques pour trouver son âme-sœur. Que des balivernes. Il n'y avait strictement rien à propos d'un crâne fluo, à croire que tout sortait de mon imagination.

Les quelques hypothèses que je m'étais faites à propos de cela me paraissaient impensables, alors j'essayais de ne pas les creuser. Malheureusement, elles se faisaient que des vas et viens dans mon crâne, comme si elles voulaient me narguer sur quelque chose qu'elles savaient. A force de réfléchir, les heures de sommeils manquées s'accumulaient et les insomnies étaient de plus en plus fréquentes. En deux ans, il ne s'était pas passé un jour sans que je pense à lui, que je me demande où est-ce qu'il en était, s'il était en bonne santé, s'il continuait d'aimer celle qu'il appelait Milady, que je m'inquiète sans cesse. J'étais malade de son absence. Les mots étaient-ils assez forts pour comprendre ce manque inébranlable que je ressentais au fond de moi ? Ce besoin constant de vouloir être dans ses bras, mais de revenir à la réalité juste après et se rendre compte qu'il n'était plus à mes côtés. Cette atroce souffrance qui me dévorait petit à petit.

Quelle graine est-ce ?

Un olivier.

Soudain, j'eus un léger sursaut et un petit rire résonna dans mon oreille. Je tournai brusquement la tête dans sa direction et tombai sur le visage de Zhu, de profil, le regard porté vers le bas. Ses deux bras entouraient mon cou, elle était tellement proche que je pouvais compter le nombre de cils qu'elle avait. Elle était penchée au-dessus du canapé, le ventre contre le dossier.

— Je dirais... Un olivier. Avec beaucoup de cicatrices à cause du temps.

Mon cœur lâcha un battement et je regardai à mon tour vers le bas, ce qu'il se trouvait sur mes genoux. Un tas de feuilles, tenus entre mes mains, la première étant du texte écrit à la main. Une pochette verte était posée à mes côtés, cornée et abîmée.

— Le rameau d'olivier que la colombe rapporte à la fin du Déluge dans les bibles, murmurai-je, lisait-elle d'une voix calme.

En retrouvant le passage où elle en était, je soupirai intérieurement. Mon cou commençait à me démanger.

— La victoire. La pureté. La longévité. La fécondité.

Ah oui, je me souviens légèrement de ce passage. C'était avant que je parte en Allemagne, ou peut-être après...

— Soudain, il se retourna dans mes bras, ses pupilles continuaient de glisser sur les lignes. Je dus quitter à contrecœur sa nuque pour le regarder dans les yeux, lorsque mon cœur se mit à tambouriner dans mon crâne. Un magnifique sou-

— Arrête s'il-te-plait... La coupai-je.

Je plaquai les feuilles contre mon pull pour l'empêcher de lire autre chose, et me défis de son emprise.

— Mh ? Elle se redressa derrière le canapé, les deux mains sur les hanches. Pour une fois que tu ne t'énerves pas.

Je levai les yeux au ciel, ne bougeant pas. Mon cœur battait tellement vite dans sa prison d'os que je redoutais son explosion. J'étais épuisé. A sa réflexion, je ne répondis rien et ne laissai planer un silence où Zhu devait surement se sentir mal à l'aise en constatant que son pique ne m'avait rien fait. Je n'avais pas la force de sentir la colère monter.

❝𝐓𝐎:𝐊𝐘:𝐎𝐎❞ ᵗᵏOù les histoires vivent. Découvrez maintenant