— Où est-ce que je mets ça ? Jimin me monta un chemisier.— Dans ses affaires.
Ni une ni deux, le vêtement passa par-dessus la mezzanine pour atterrir sur le sol du salon. J'eus un sourire. Vous êtes-t-il déjà arrivé d'oublier quelque chose d'important ? Un rendez-vous, l'endroit où vous avez mis pour la dernière fois votre téléphone, si vous avez pris vos médicaments, ou même quelqu'un ? Jimin était là, avec moi, dans mon appartement afin de m'aider à faire le tri entre les affaires de Zhu et les miennes. Ce n'était pas elle que j'avais oublié. Pourtant, aucune nouvelle d'elle depuis qu'elle était partie, et donc depuis seulement une semaine. Cela me paraissait être des mois entiers. Je n'étais rentré de Busan qu'hier soir, et n'ayant pas la force de rentrer ici, j'avais demandé à Jimin si je pouvais venir pour la nuit. Chose qui avait été acceptée presque trop rapidement de sa part.
Pendant mes quelques jours à Busan, il s'était occupé de me faire changer ma porte d'entrée que Minkyung avait brisé. De ce que j'avais compris, ce dernier avait remboursé mon ami comme il l'avait dit, ce ne m'avait rien fait perdre ni gagner. Peut-être une nouvelle porte en soi. Jimin ne faisait que d'insister sur le fait que je ne lui devais rien pour en avoir pris soin, car c'était lui qui m'avait forcé à rentrer chez moi dans le sud. Seulement, en ce dimanche d'avril, où la pluie tombait comme si Dieu était dans une profonde tristesse, il m'aidait aussi à ranger mon appartement et à faire du tri dans les affaires.
En réalité, je pensais plutôt que c'était pour faire passer le temps plus vite, car Haneul rentrait demain. Elle était actuellement à l'aéroport de Los Angeles, attendant son avion. J'avais beau insister qu'il n'était pas en obligation de m'aider, un mur m'aurait peut-être moins ignoré. De toute manière, je doutais pouvoir tirer toutes les affaires sans l'aide de quelqu'un. Apparemment, Zhu n'aurait pas cherché à revenir ici ni même à me contacter afin de récupérer tout ce qui était à elle. Jimin en avait donc conclu qu'on pouvait tout donner à Emmaüs.
Vingt-heures cinquante-six.
— Tu crois qu'elle est dans l'avion là ? Me demanda-t-il en jetant un œil à son téléphone.
— Je ne suis pas sûr que je sois la personne appropriée pour te répondre, pouffai-je en fermant une valise remplie de vêtements.
Me redressant, je le regardai zoomer sur une carte du monde, où un petit personnage ressemblant à Haneul apparaissait.
— Elle était connectée y'a dix minutes ! Elle est censée m'envoyer un message quand elle est dans l'avion !
Un rire m'échappa, le voyant se tirer les cheveux. Je ne savais pas s'il était sérieusement stressé ou jouait la comédie, mais cela m'amusait énormément de le voir aussi impatient.
— Peut-être qu'elle est encore aux douanes, ou qu'elle est en train de se préparer à monter, je n'en sais rien.
— Je devrais l'appeler, tu penses ?
— Fous-lui la paix, nom de Dieu !
Cette fois-ci, Jimin se mit à clairement à jouer la comédie. Se tenant la tête, poussant des petits cris plus bizarres les uns des autres, jusqu'à même s'écouler sur mon matelas en proclamant que sa fin était proche. Je levai les yeux au ciel d'un sourire, puis descendis les escaliers en colimaçon avec la valise que je venais de fermer. L'appartement était un vrai dépotoir, entre tous les sacs d'affaires, les cartons d'objets et surtout, une pile de vêtements en bordel projetés depuis l'étage par une certaine personne qui se retournait dans mon lit actuellement. Lit que nous avions bien sûr défait et nettoyer jusqu'à aspirer le matelas lui-même. Nul besoin d'insister à quel point Jimin avait bien failli vomir en voyant à quel point on pouvait dormir dans de la crasse. Je devais désormais lui prêter mon aspirateur spécial à ce genre de nettoyage, proclamant qu'il n'allait plus pouvoir dormir dans son lit tout en sachant qu'il était très probablement aussi sale que le mien.
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❝𝐓𝐎:𝐊𝐘:𝐎𝐎❞ ᵗᵏ
FanfictionToute personne née dans ce monde se doit d'être confrontée à la terreur, d'apprendre à affronter les atrocités des abîmes tout en comprenant l'évidence de la fatalité. L'Avenir n'est qu'un mot flou, une image fantomatique qu'aucune âme ne saurait dé...