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— Qu'est-ce que t'as mis à la question quatorze ? Me demanda Jimin.

Je feuilletai rapidement le dossier pour retrouver cette fichue question qui, je me rappelais, m'avait tellement agacée que j'avais fait gueuler ma mère à force de lâcher des injures.

— Qu'en gros le cinéma de la Nouvelle Vague emploie le même procédé que le cinéma mélodramatique en modifiant les rôles en fonction du nouvel ordre social dont il participe à l'instauration, résumai-je le pavé que j'avais écrit.

— Ah ouais, j'ai mis un peu la même chose...

Cela faisait une bonne trentaine de minutes que Jimin et moi comparions nos réponses du dossier de Monsieur Lee, installés à notre table de la bibliothèque habituelle. Nous devions le rendre au cours suivant, et durant notre heure d'étude exceptionnelle due au départ de notre professeure d'anglais qui attendait un enfant, Jimin avait voulu qu'on échange à propos de celui-ci afin de vérifier si nous n'avions pas fait un hors sujet quelque part. De toute façon, c'était trop tard pour changer quoique ce soit.

Il s'était plaint que ce dossier lui avait mangé toutes ses vacances et qu'il n'avait pas pu en profiter pleinement. Je ne pouvais dire mieux.

Dix-heures trente-sept.

J'étais rentré de chez ma mère hier soir, tard à cause du trafic. Ma maison de campagne et mes chiens me manquaient déjà, mais retrouver mon petit appartement m'avait aussi fait du bien. Je n'avais pas eu de nouvelles de mon patron, ni de Seokjin. J'avais juste contacté ce dernier pour savoir à qui appartenait le sweater Joconde multicolore qui était resté chez moi, celui que j'avais gardé toute une journée après ma crise. Il s'avérait être à mon patron, et à cette nouvelle j'avais failli faire un arrêt cardiaque.

Un vêtement appartenant à mon patron traînait donc dans mon appartement. Bravo.

Je ne savais pas quand est-ce que j'allais pouvoir le lui rendre. Je me voyais très mal arrivé avec son haut, lui donner telle une petite fleur et risquer de créer des rumeurs à propos de nous deux. En aucun cas je ne voulais plus de soucis que je n'en avais déjà.

Niveau Yoongi, on s'était appelé quelques fois. Il était chez ses parents et comme il n'avait rien à faire à part gueuler sur sa sœur – apparemment insupportable, il composait déjà une musique pour mon long-métrage composée de piano ainsi que de violon. Sa sœur en jouait à ce que j'avais compris. Il allait falloir que j'en parle à Jimin.

Le jour avant mon départ, le quatre janvier, ma mère, Jihyuk et moi étions allés rendre visite à mon père et Jihyung. Cela faisait cinq ans que la famille n'avait pas été réunie à cause du départ de mon frère pour l'Australie. Ma mère avait été très contente qu'il soit présent pour fêter les onze ans de leur mort. Moi aussi, cela m'avait fait du bien. J'avais l'impression que le temps avait été remonté et, fatigué, j'entendais les rires des deux défunts résonner dans le vent effleurant les feuillages. J'entendais les blagues de mon père, celle de mon frère, leurs pleurs de joie, de tristesse, je les entendais vivre.

Mais il y avait toujours ce vide.

Ce vide lorsque je parlais à Jihyung, cette impression de m'adresser seulement à une pierre et non à mon frère.

Ma mère et Jihyuk s'étaient éloignés pour me laisser converser aux deux hommes que j'aimais et aimerai tout au long de ma vie. Je leur avais avoué avoir raconté leur histoire à un inconnu, mais que cet inconnu m'aidait, sans rien faire, à aller mieux. Je leur avais aussi demandé si sourire aux parents de Mina était bien. Mon père ne m'avait pas répondu alors que Jihyung m'avait rassuré comme quoi rien n'était ma faute. Après tout, Mina avait été une de ses élèves, destinée à un avenir prometteur dans le domaine sportif. Avenir que je lui avais dramatiquement pris à dix-sept ans.

❝𝐓𝐎:𝐊𝐘:𝐎𝐎❞ ᵗᵏOù les histoires vivent. Découvrez maintenant