❝𝐓𝐎:𝐊𝐘:𝐎𝐎❞ ᵗᵏ

01:20:00

aujourd'hui pour l'anniversaire des deux ans de TO:KY:OO, voici un nouveau chapitre qui se promet d'être... vertigineux.

joyeux anniversaire à mon plus gros projet !!

bonne lecture <3

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Douze heures.

Je n'avais plus de nouvelles.

Plus rien. Et mes souvenirs recommençaient à s'effacer.

HOP. MG.
Vous êtes attendu pour des
examens médicaux à l'hôpital
Mangyeon, rendez-vous au
quatrième étage à 14h.

Puis la notification disparut vers le haut. La vidéo que je regardais un peu plus tôt ne s'était pas arrêtée et tournait maintenant dans le vide, où se trouvait aussi mon regard. La couette remontée jusqu'à mes joues, je finis par éteindre mon téléphone et le poser à mes côtés. Dehors, la tête des buildings disparaissait dans le brouillard qui tombait peu à peu. Au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient, il engouffrait tout, ne laissant qu'une simple ombre, jusqu'à complétement l'effacer. Comme si rien n'avait jamais été construit.

Papa racontait que le brouillard était un temps où l'on pouvait oublier la présence de l'humanité. Plus il était épais, plus les traces des hommes ne devenaient plus qu'un vaste souvenir sans importance. Lorsque l'on regardait devant soi en ce temps, que ce soit la nuit ou le jour, il arrivait parfois que l'on se retrouve dans une étendue blanche infinie. Même le soleil n'arrivait pas à percer ces couches de cotons, il l'illuminait seulement à nous en brûler les yeux. C'était là où les sens se perdaient. Les bruits s'atténuaient, la vision ne servait presque à rien, l'odorat ne sentait que l'humidité. Devant soi, il n'y avait plus de traces humaines, plus de voitures au loin, plus d'immeubles, plus de paysages urbains et le ciel pollué prenait un temps de repos.

Soudain, le bruit d'une porte coulissante me sortit de mes pensées en sursaut.

— Toujours pas prêt ?

Jimin fit son entrée dans la chambre que j'utilisais depuis bientôt deux semaines, une serviette sur l'épaule. Par-dessus la mienne, je lui jetai un coup d'œil rapide et rebasculai ma tête sur mon coussin, dos à lui. Il revenait de la salle de sport.

— Si tu parles du déjeuner, c'est ramen.

L'entendre grogner me fit pouffer intérieurement, surement avait-il levé les yeux au ciel.

— On est censés partir dans trente minutes maximum.

Subitement, je fronçai les sourcils et me tournai à nouveau vers lui en basculant sur le dos. Avant de prendre la parole, je vérifiai l'heure sur mon téléphone.

Douze heures sept.

— On ? Répétai-je en lui attribuant un regard incompréhensif. Mes rendez-vous sont à quatorze heures, on doit aller où ?

— A l'hôpital justement, soupira-t-il. Je dois aussi passer des examens de contrôle qui sont à treize heures quinze, alors autant partir en même temps. Je te l'ai dit hier soir pourtant.

Hier soir ? Qu'est-ce que l'on avait fait hier soir ? J'eus beau tenter de me rappeler ce que nous avions mangé ou le sujet de conversation que nous avions eu, rien ne me venait. Mon cœur s'accéléra légèrement lorsque je me rendis compte que plusieurs choses disparaissaient de ma mémoire. Les souvenirs plus anciens étaient normaux, mais est-ce que cela était normal de ne pas se rappeler d'un repas datant de seulement une quinzaine d'heures ? Oui, cela n'arrivait pas qu'à moi. Non, ce n'était pas normal d'aller jusqu'à l'oubli du prénom de l'être pour qui mon cœur battait encore.