Un sourire malsain étira ses lèves abîmées lorsque son téléphone vibra entre ses mains, avant que ses doigts ne pianotent à une vitesse hallucinante l'écran pour répondre à ce garçon qui ne savait pas dans quoi il s'aventurait. Il avait un plan de prévu, mais au final, celui-là l'améliorait sans même s'en rendre compte. Tout fonctionnait à merveille, les vacances débutaient ce soir pour une semaine et un petit voyage entre amis dans un pays voisin n'était pas de refus.Alors le jeune homme se leva de son lit, traversa sa grande chambre aux multiples meubles hors de prix et descendit rapidement au rez-de-chaussée pour retrouver ses parents, installés dans leur salon devant un film. La pièce pouvait contenir une bonne centaine de personnes, des tas de tableaux ornaient les murs blancs, et une large cuisine ouverte se dressait d'un côté de la pièce. Autant le dire, le jeune homme vivait dans une famille avec une position sociale très élevée et vivre dans un HLM, ou même dans un appartement d'un quartier chic n'avait jamais été dans leurs normes. Eux: c'était le chic du chic. Cela faisait souvent un peu polémique dans son lycée, la plupart des élèves avares jouaient le rôle d'ami pour profiter de ses soirées organisées sans dépenser un seul won.
Le jeune homme de dix-sept ans se positionna devant le grand canapé où étaient assis ses parents, qui décrochèrent instinctivement du film pour accorder toute leur attention à leur fils bien-aimé.
— Papa, Maman, commença-t-il en croisant ses mains devant lui, maintenant que je suis en vacances je voudrais en profiter pour partir avec mes amis quelque part.
— Où ? Interrogea sa mère, installée contre son mari.
— Nous pensions à Tokyo pendant trois ou quatre jours.
— Avec qui ?
— Il faut encore que je redemande s'ils sont bel et bien disponibles mais normalement il y aura Mina.
Les deux adultes acquiescèrent, donnant ainsi leur accord face à la demande de leur fils, qui se courba respectueusement afin de les remercier. Puis il leur fit part de son départ pour rejoindre la maison de sa petite-amie, malgré l'heure tardive. Il savait qu'elle était encore réveillée, et ses parents n'y virent aucun inconvénient, ils appréciaient énormément Mina. Même si au début ils avaient été peu réticents face à la différence de niveau social, ceux-ci l'avaient rapidement oublié en voyant leur fils totalement épanoui avec cette jeune fille. Agréable, belle, d'une gentillesse incomparable, ils n'avaient pas mis longtemps pour l'accepter dans leur famille.
L'adolescent embrassa ses deux géniteurs puis se rendit dans l'entrée du loft où il se chaussa de baskets à un prix à coucher dehors, ne prit pas le temps de s'habiller d'un manteau grâce aux chaleurs qui demeuraient douces à cette époque de l'année. Puis sans un mot, le téléphone dans sa poche de pantalon, il partit de chez lui dans le silence d'un voleur.
Dans le centre-ville de Busan, la vie ne se reposait jamais. C'était identique à Séoul, la plupart des magasins restaient ouverts, les voitures continuaient de circuler bien que leur nombre diminuait, et les démons étaient de sortie. Certains se donnaient rendez-vous dans des ruelles abandonnées par la mairie où les chats errants et les sans-abris y trouvaient leurs repas, pour s'y échanger des sachets de farine coûtant une somme astronomique.
La capuche de son sweater sur le haut du crâne et les deux mains cachées dans sa poche kangourou, le jeune homme marchait à une allure trop rapide pour paraître détendue. Son ombre dansait sur le goudron propre de la grande rue sous la lumière artificielle des magasins et des réverbères. Sortir à cette heure lui procurait des frissons, des coups d'adrénalines qu'il aimait ressentir lorsque quelques femmes errantes à cette heure changeaient de trottoir à sa rencontre. Son visage assombrit par sa capuche, il ressemblait à une personne malveillante. Tac tac tac, faisaient leurs talons effrénés sur le sol.
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❝𝐓𝐎:𝐊𝐘:𝐎𝐎❞ ᵗᵏ
FanfictionToute personne née dans ce monde se doit d'être confrontée à la terreur, d'apprendre à affronter les atrocités des abîmes tout en comprenant l'évidence de la fatalité. L'Avenir n'est qu'un mot flou, une image fantomatique qu'aucune âme ne saurait dé...