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Dix heures dix.

Les joues gonflés et l'esprit à peser le pour ou le contre, mes yeux glissaient sur les lettres du panneau Forbidden Way.

Je vais voir ou je ne vais pas voir ?

La curiosité était un vilain défaut, je le savais plus que trop bien, mais j'avais tellement envie de savoir ce qu'il y avait à l'étage que cela faisait cinq minutes que je tapai du pied devant les marches de l'escalier.

Je vais voir ou je ne vais pas voir ?

Était-ce raisonnable ?

Je ressemblais sûrement à un voleur en train de préparer un plan pour dégoter des milliards à l'ICBC, la plus grande banque au monde. D'autant plus que mon service avait débuté depuis dix minutes et je ne m'étais pas présenté. Je ne savais pas non plus si Seokjin était là ou pas.

Bref.

J'étais seul dans l'arrière du café. Il n'y avait aucun bruit sauf un léger son de font qui venait de la zone de service. Depuis mes cinq minutes d'hésitations, il n'y avait pas eu de passage non plus, et il me faudrait à peu près trente secondes pour vérifier – au minimum, s'il y avait une porte, ouverte ou fermée. Peut-être allait-il y avoir un énième couloir au-dessus, donnant sur une autre partie du café dont je ne connaitrais pas l'existence. Je ne savais pas.

Et si, là-haut, je croisais mon patron ?

Un frisson me parcourut l'échine, je n'osais pas penser au niveau de colère dans lequel il se mettrait si cela venait à se produire.

Je jetai un œil prudent au-dessus de mon épaule. Toujours personne.

Prenant mon courage à deux mains, ma semelle de chaussure en cuir se déposa en silence sur la première marche et j'eus l'impression de jouer le rôle d'un agent secret accomplissant sa toute première mission. Mon cœur battait de stress d'être pris en flagrant délit, alors je m'activai à monter les marches, et l'obscurité m'enveloppa progressivement. Pour quelqu'un arrivant par la porte noire ou par la porte d'entrée du personnel, j'étais maintenant devenu invisible, ayant monté par delà le profond.

Il y avait une autre porte noire juste devant moi, où une petite surface d'un mètre carré permettait de se tenir à la hauteur de la porte. Seule la petite lumière du digicode et celle provenant du couloir en bas illuminaient légèrement l'endroit qui ressemblait plus à l'entrée d'une entrée. D'ailleurs, autour du digicode, la porte apparaissait plus bleuâtre que noire, mais ce n'était qu'un détail.

D'un côté, j'avais tellement la frousse d'être pris que j'aurais préféré une musique ou un bruit de fond qu'un silence de mort. Je n'entendais même plus l'activité du restaurant tourner, comme si j'étais passé d'un monde à un autre.

Tremblant légèrement de la main, je plaquai mes phalanges contre le bois et poussai un peu.

Fermé.

Je m'en doutais, mais j'avais préféré vérifié même si ce n'était absolument pas moral de faire ce que je faisais.

Je retirai subitement mes doigts de la porte lorsqu'un coup d'adrénaline me tira le sang, à l'entente de rire provenant de l'entrée arrière. Par instinct, je m'accroupis comme si cela pouvait changer quelque chose à ma présence dans cet endroit interdit. Je me mordis le poing en me maudissant, je devais passer pour un taré à me cacher dans un endroit que seul mon patron pouvait accéder. Seokjin et Yoongi aussi peut-être, je ne savais pas. C'était sûrement son bureau d'ailleurs, il n'était pas au rez-de-chaussée.

Tel un ninja, je m'assis sur les premières marches pour descendre et passai un œil entre elles et le sol – ou le plafond selon le point de vue. C'était deux de mes collègues, un homme et une femme bien plus âgés que moi. Je ne leur avais jamais parlé, si ce n'était que dire bonjour ou au revoir. Certains disaient qu'ils étaient ensemble, mais aucune preuve concrète n'avait été trouvée pour affirmer cette hypothèse.

❝𝐓𝐎:𝐊𝐘:𝐎𝐎❞ ᵗᵏOù les histoires vivent. Découvrez maintenant