Je rappelle que cette histoire est catégorisée comme mature. Certains propos et actions peuvent donc heurter la sensibilité.
bonne lecture~
-traylexe
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— Tu es pitoyable.
Le petit garçon baissa la tête, les bras ballants autour de son corps fin. La lumière éblouissante de l'extérieur lui brûlait les rétines, mais ce qui lui faisait le plus peur, était l'ombre qui se tenait devant la porte d'entrée par où passaient les rayons de soleil.
— Pourquoi voudrais-tu aller dehors ? Un rire mauvais s'échappa de l'homme. Tu ne vaux rien, tu n'as pas besoin d'un ami.
Ses dents de lait mordirent ses fines lèvres amochées, et, tandis que l'ombre à la barbe mal rasée et anesthésiée par l'alcool continuait de rire comme si l'on venait de lui faire la blague la plus drôle au monde, l'enfant retint tant bien que mal de nouvelles larmes depuis le début de la journée. Il aurait bien aimé se faire un ami comme dans les dessins animés qu'il regardait les matins lorsque son père dormait encore, cela avait l'air d'être bien. Jouer ensemble, rire ensemble, se courir après parce que l'un aurait pris la voiture de l'autre, se faire inviter à des anniversaires et pouvoir continuer de jouer, il voulait connaître ce que les enfants de son âge connaissait.
La porte claqua, le faisant brutalement sursauter avant que de lents ruisseaux d'eaux ne s'écoulent sur ses joues bouffies. Il savait que son géniteur allait refuser sa demande, mais peut-être, s'était-il dit, qu'il allait être de bonne humeur. Sauf que la plupart des rêves ne se réalisaient pas, comment le Diable pouvait-il accepter le désir d'un petit être haut comme trois pommes, à qui on ne cessait de répéter qu'il ne valait pas plus qu'une pièce jaune ? Et encore, pour le Diable de cette maison, une pièce jaune avait encore beaucoup trop de valeur. Plus les choses étaient amplifiées, plus elles devenaient réalités et s'encraient à l'encre indélébile dans les cœurs auxquelles on finissait par croire.
Ce n'était pas rare que le petit garçon regarde une pauvre pièce, et qu'il la mette sur l'étagère au-dessus de son lit, car après tout, il en était inférieur.
Celui-ci fit tristement volte-face, et traina ses petites chaussettes noires à travers la maison à moitié plongée dans le noir, les volets étaient toujours fermés. Les pièces n'étaient pas souvent allumées, car son père lui interdisait d'utiliser de l'électricité en prétextant qu'elle coûtait beaucoup trop chère. Mais lui, allumait tout de même la télévision dans le plus grand des secrets. Des tas de bouteilles de différents alcools jonchaient le parquet sur lequel ses petits pieds tapaient mollement, mais il avait appris à les ignorer même si au fil des jours, il était de plus en plus incapable de marcher sans au moins s'en prendre une. Le vide n'était fait qu'une fois par mois, voir deux ô grand maximum.
Comme un robot, l'enfant âgé de pas plus de cinq années de dirigea vers l'arrière de la maison, où se trouvait son jardin. Il ouvrit la porte-fenêtre du salon, et son visage se fronça à cause de la luminosité agressante. À force de passer ses journées dans l'obscurité, ses yeux fatigués mettaient du temps pour s'habituer à la soudaine lumière des cieux.
Aujourd'hui, il faisait beau. Le soleil était déjà haut dans le ciel et les oiseaux chantaient sous la chaleur de l'été. Son jardin n'était pas très grand, et il le connaissait dans ses moindres recoins, jusqu'à l'emplacement exacte des deux fourmilières. Après tout, c'était le seul endroit du monde extérieur qu'il connaissait excepté le cabinet médical du village dans lequel il allait les fois où il était malade. Bien évidemment, ce n'était pas son père qui l'emmenait, cela aurait été trop beau à penser ou même, à imaginer. C'était sa mère qui s'en occupait, la seule de ses deux parents qui l'aimait et qui le protégeait contre les coups de l'homme de la maison.
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❝𝐓𝐎:𝐊𝐘:𝐎𝐎❞ ᵗᵏ
FanfictionToute personne née dans ce monde se doit d'être confrontée à la terreur, d'apprendre à affronter les atrocités des abîmes tout en comprenant l'évidence de la fatalité. L'Avenir n'est qu'un mot flou, une image fantomatique qu'aucune âme ne saurait dé...