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Vingt-deux heures trente.

SEOKJIN:
Jungkook, est-ce que tu pourrais
descendre deux minutes ? Je
voudrais te parler.

La brosse à dent dans la bouche, je fronçai les sourcils en lisant la notification affichée à mon téléphone, posé sur le lavabo. Lorsque l'écran s'éteignit, je m'échangeai avec moi-même un regard dans le miroir, me demandant ce que pouvait bien vouloir mon supérieur avant de me reporter à mon occupation : soigner.

Je fronçai le nez et mordis ma brosse à dent lorsque j'appliquai l'eau oxygénée sur la plaie à mon avant-bras droit. C'était celle que mon patron m'avait fait pendant son cauchemar, et il ne se s'était pas loupé. J'avais trois points où ma peau avait été arrachée et cela me tirait à chaque mouvement. Bordel il n'y était pas allé de main morte.

Bien sûr, je l'avais caché toute la journée à ma mère. Je n'avais pas envie d'être victime d'un interrogatoire.

Après avoir couvert ma blessure de guerre avec un pansement assez gros, je terminai de me laver les dents avant d'enfiler mon haut de pyjama. Il faisait trop froid pour dormir torse nu.

JUNGKOOK:
J'arrive.

Je gonflai les joues en relisant son message. Qu'est-ce qu'il voulait bien me dire ? Il n'aurait pas pu le faire avant qu'on se sépare tous pour dormir ?

Un soupir sortit malgré moi et je sortis de ma salle de bain lorsque mon cœur sursauta une énième fois depuis deux jours. Un vent frais caressa mes tibias et mes bras dénudés.

Taehyung était là, dans ma chambre, appuyé contre le rebord de la fenêtre ouverte. Je ne voyais pas son visage, une de ses mains tenait à son oreille son téléphone, tandis que ses hanches s'appuyaient sur l'une de ses grandes jambes. Il était toujours habillé d'un pantalon noir et d'une chemise moutarde. Une étrange sensation me titilla le bas ventre à cette vue, et je déglutis en tentant de regarder ailleurs. Oh tiens, je ne me rappelais pas avoir allumé les spots au-dessus de mon lit.

— Est-ce que Seungwoo sera là ? Demanda-t-il d'une voix calme à son interlocuteur.

Je tiquai. C'était qui lui encore ?

Et puis, qu'est-ce que faisait mon patron dans ma chambre ? J'avais pourtant demandé à ma mère de laver ses draps. Sauf que je ne pouvais pas m'empêcher d'être content de le voir ici, il ne m'avait pratiquement pas apporté la moindre attention ce soir, et j'avouais que cela m'avait légèrement vexé. Je ne l'avais même pas entendu entrer lorsque j'étais en train de me laver.

Il se frotta le front d'une main en soufflant.

— Non, je ne suis pas chez moi.

Je me mis à triturer mes doigts, assez gêné de suivre une de ses conversations. Est-ce que je devais le prévenir que j'allais voir Seokjin ? J'hésitai. Je ne voulais pas le déranger.

— Chez Jihyuk avec Yoongi et Seokjin, sur Busan.

Il se redressa lentement, ferma la fenêtre en tentant de faire le moins de bruit possible, et se retourna face à moi. Directement, nos regards se rencontrèrent et je surpris une lueur d'étonnement passer dans le sien. Mon cœur venait de signer son arrêt de mort, cette chemise moutarde lui allait définitivement mieux que les autres. Je n'avais cessé de me le dire toute la soirée mais je me sentais encore obliger de le redire. Elle se mariait tellement bien à sa peau nacrée et ses cheveux ébène que si j'avais été une femme, je n'aurais pas résisté longtemps.

❝𝐓𝐎:𝐊𝐘:𝐎𝐎❞ ᵗᵏOù les histoires vivent. Découvrez maintenant