thirty o'clock

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— Tu as pris tes médicaments ? Me demanda instinctivement ma mère alors que je venais à peine de descendre les escaliers.

— Non, répondis-je ulcéré en trainant des pieds vers la cuisine.

— Dépêche-toi.

Je soupirai bruyamment. Je venais à peine de me lever que je me faisais déjà reprendre sur ce foutu traitement. En prenant un verre et ma plaquette, je laissai claquer la porte du placard en hauteur, me valant une nouvelle réflexion de la part de ma mère. Je ne répliquai pas et avalai le cachet en même temps que l'eau. Mes nerfs tremblaient dans tout mon corps, le moindre bruit m'énervait depuis mon réveil et je me sentais hors de moi, crispé, piqué au vif.

Je jetai un bref coup d'œil aux quatre hurluberlus sur le canapé, toujours vêtu de leur pyjama. Tous me regardaient sans exception, ce qui eu le don de m'irriter encore plus. J'avais envie de tous leur crever les yeux, même ceux de mon patron.

Mon verre fut déposé avec vacarme dans l'évier et ma mère passa dans mon dos.

— Tu l'as pris ?

— Oui c'est bon ! Je me retournai vers le frigidaire et l'ouvrit.

— Eh, gronda ma génitrice en claquant la porte du frigidaire, tu vas me parler sur un autre ton.

Je le rouvris sans répondre et chopai rapidement le paquet de surimi avant que ma mère ne me gronde encore une fois dessus. Bravo, génial, voilà que je me donnais en spectacle devant mes collègues et mon patron ! Que demander de mieux ? Le sang tambourinait dans mes tempes à cause de la colère qui montait de plus en plus en moi, j'avais l'impression de sortir de la plus grosse dispute de ma vie alors que je venais seulement de me réveiller.

Me réveiller seul. Taehyung avait été quitté le lit avant que je n'émerge.

Contournant le plan de travail pour m'enfuir le plus vite possible, je passai entre ce dernier et le canapé lorsqu'une main attrapa mon poignet. Je me figeai subitement, et une violente décharge parcourut mon bras à me clouer sur place. Mon sang s'était arrêté dans son voyage à travers ses vaisseaux et des fourmis commençaient à me grignoter le poignet comme si on venait de me l'amputer à vif. Mon visage se tourna lentement, crispé de douleur, vers la personne qui était en train de me retenir dans ma fuite. Mon regard haineux se planta dans celui de Jihyuk, fronçant les sourcils.

Le monde avait arrêté de bouger. Ma mère et les autres fixaient notre poigne, complètement désemparés. J'avais vu Taehyung, du coin de l'œil, se tendre.

— Lâche-moi, grinçai-je entre mes dents tremblantes.

— Depuis quand tu prends des médicaments trois fois par jour, toi ?

— Jihyuk, lâche-moi, répétai-je si sombre que je crus ne pas me reconnaître.

Ma mère s'avança et frappa la main de son fils qui l'a retira automatiquement en jetant un regard d'incompréhension à celle-ci.

— Lâche-le. Elle se tourna vers moi et me souffla avec agacement, monte dans ta chambre, tu redescendras dans tu seras calmé.

J'entendis mon frère ricaner de cette phrase dédiée aux enfants.

— C'est ça marre toi ! M'écrirai-je dans un élan de colère, l'Australie ça ne te réussit vraiment pas !

— Ne me prends pas de haut ! Répliqua-t-il en haussant le ton.

— Quelle hauteur ?! Ça ne doit sûrement pas être plus haut que ta b-

❝𝐓𝐎:𝐊𝐘:𝐎𝐎❞ ᵗᵏOù les histoires vivent. Découvrez maintenant