Bien sûr qu'il voulait Taehyung.C'était indéniable.
Il aurait pu demander n'importe quoi, tel que de l'eau ou sortir prendre l'air, mais non. Son cœur appelait et désirait la seule personne qui le faisait respirer. Taehyung était son oxygène, sa flamme qui animait sa bougie, sa drogue qui le faisait oublier ses problèmes, c'était normal qu'il l'appelle.
À quoi je m'attendais en l'amenant ici ?
Sur ce coup là, j'avais été un peu trop optimiste en pensant qu'il serait bien chez nous, mais en réalité, c'était comme si je l'avais retiré des bras de l'ange pour le mettre dans ceux du démon.
— Tu veux manger ou boire quelque chose ? Lui proposai-je en l'installant doucement sur le canapé.
Il secoua la tête de gauche à droite en continuant de pleurer et de renifler. Nous étions descendu dans le salon principal, et j'avais allumé une petite lampe de meuble juste à côté de la télévision qui illuminait la grande pièce d'une ambiance tamisée et orangée. Cela n'agressait donc pas ses rétines abîmées par ses larmes roulant à flot sur son visage rougis. En le guidant dans les escaliers, j'avais été obligé de le tenir et il n'avait absolument pas réagi à mon contact. Au contraire, il semblait rassuré que quelqu'un soit là pour l'aider. Peut-être que sa raison ne l'avait pas encore regagné, qu'il était encore à moitié décalé de la réalité, et donc que son corps n'arrivait pas à manifester sa phobie.
Le visage dans les mains, il continuait de lâcher une certaine peine pendant que j'étais allé me chercher une bière dans le frigidaire de la cuisine, et me l'ouvrir directement. Ce fut en passant devant le four qui avait un effet miroir que je remarquai être seulement en boxer. Alors j'étais rapidement passé par la salle de bain pour mettre le t-shirt Louis Vuitton que je portais pendant la journée. Peut-être que moi, ça ne me dérangeait pas d'être à moitié nu comme un ver, mais cela pouvait sûrement gêner Jungkook, même s'il n'avait pas encore totalement conscience de ce qui l'entourait.
Je revins vers lui et m'installai sur la banquette du canapé, d'où j'avais une vue sur l'escalier pour l'étage. En apportant le goulot de ma bouteille à mes lèvres, j'observai ses pleurs se calmer très lentement. Son corps se faisait secouer par des respirations brusques, et ses doigts chassaient de ses joues les perles d'eau salée qui continuaient de rouler. Ses pupilles tremblantes n'avaient pas retrouvées l'éclat qui les animait, il semblait encore pris dans un tourbillon de pensées.
Le silence de l'appartement était devenu bruyant.
Je ne savais pas quoi faire. Je ne savais pas s'il se souvenait de ce qu'il s'était passé, si je devais amener le sujet ou pas, si je devais prévenir Taehyung que Jungkook le demandait, ou lui dire de ne pas pleurer alors que c'était perdu d'avance.
Tandis que j'étais en pleine réflexion en buvant ma bière, j'en sortis très vite lorsque mon ami murmura quelques mots. Malheureusement, c'était dans une langue étrangère qui se rapprochait de l'Allemand. Mais il bafouillait tellement ses mots que je n'étais pas sûr de ce que j'avançais. Et puis dans tous les cas, je ne comprenais pas ce qu'il disait.
Soudain, un sursaut me prit lorsque ses yeux imbibés de sang se tournèrent vers moi.
— T-Taehyung... Bredouilla-t-il en laissant quelques larmes tomber de son menton. I-Il arrive... ?
Je ne pus qu'avoir de la peine en secourant négativement la tête. Une large déception se lut sur son visage, et avant qu'il ne se remette à pleurer en se pensant abandonné, je m'empressai de demander :
— Tu veux que je lui dise de venir ?
Il acquiesça frénétiquement, une lueur d'espoir animant désormais son visage. Malheureusement, à plus de trois heures du matin, je doutais qu'il allait répondre. Il devait sûrement dormir comme les trois quarts de la population coréenne. Son regard ne me quittait pas, je voyais bien qu'il attendait que je me daigne à prendre mon téléphone de la table basse pour l'appeler.
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❝𝐓𝐎:𝐊𝐘:𝐎𝐎❞ ᵗᵏ
FanfictionToute personne née dans ce monde se doit d'être confrontée à la terreur, d'apprendre à affronter les atrocités des abîmes tout en comprenant l'évidence de la fatalité. L'Avenir n'est qu'un mot flou, une image fantomatique qu'aucune âme ne saurait dé...