Avoir entièrement mon week-end pour la première fois depuis le début de l'année, avait été comme gagner au jackpot de la fatigue. Je n'étais pas allé aux cours pratiques du vendredi après-midi, et je n'avais pas non plus mangé en rentrant à mon appartement.Je m'étais allongé d'une lenteur sans égale sur mon lit, et Mina m'avait de nouveau pris dans ses horribles bras. Mon visage était devenu sec à cause des milliers de larmes que j'avais versées en rentrant. Mes draps étaient trempés, comme si une personne maladroite avait versé son verre d'eau dessus. Mais malgré l'inconfort dans lequel je m'étais mis, ce n'était qu'un grain de sable à côté de celui que je ressentais à l'intérieur. Et depuis que j'avais percuté Taehyung, j'avais horriblement froid.
Ma peau était encore un peu rouge des grattements que j'avais effectué à cause du contact entre Mina et moi. Ce n'était pas que sur le torse, mais partout, l'impression d'avoir été dans une bulle d'orties dans possibilité de la percer de l'intérieur. Comme si Dieu m'avait puni de mes actes en m'emprisonnant nu dans un ballon d'hélium, sans oxygène, sans arme ni objet pour me libérer. Orties, hélium, tout pour me tuer lentement.
J'étouffais.
Personne n'avait cette aiguille libératrice capable de percer ce monde dans lequel j'étais enfermé. Une légende racontait qu'autrefois la Mort et la Vie étaient amis. On disait que la Vie avait demandé à la Mort, pourquoi l'Homme aimait vivre et non mourir. Pour elle, la mort était quelque chose de beau, qui remettait le compteur à zéro pour qu'un Homme reprenne une vie dans le droit chemin. La Mort l'avait regardé en souriant, et les manuscrits ressassant cette légende évoquaient tous la même réponse.
Que la Vie était un merveilleux mensonge, et que la Mort était une vérité terrifiante.
J'aimais ces légendes, ces oxymores, mais mon cœur était d'un avis opposé. Repenser à ça en période de mal-être intensifiait la haine que j'avais contre moi. Cette haine si profonde et inébranlable, qui ne disparaîtrait jamais.
C'était trop tard je le savais depuis longtemps, je ne pouvais plus reculer en arrière comme dans un livre ou un film. Mais autre que l'envie qu'on me réveille de ce cauchemar sans fin, je me ressassais ce soir-là.
Ce soir où j'avais répondu à ce message.
INC#NNU:
T'as besoin d'argent ? Je peux te proposer un travail rentable.Quelles foutaises. Je m'étais foutu dans un beau merdier en moins d'une seconde.
Il avait volé ma vie. Elle me l'a détruisait encore aujourd'hui.
Les Dieux ne devaient pas m'aimer pour m'écrire un destin si inexcusable.
Je savais bien que mon père me disait tout le temps que c'était l'erreur qui construisait une vie, qu'apprendre de celles-ci nous rendait plus fort, plus mature sur le monde et les tournants qu'on rencontrait après.
Mais cette erreur là ne construisait pas ma vie.
Elle l'anéantissait.
☯︎
Dix-huit heures une.
Alors que j'ouvrais la porte réservée au personnel du restaurant, mon visage gonflé par la fatigue se tourna vers l'extrémité de la ruelle où vrombissait un moteur de voiture que j'entendais souvent. Souvent était une ou deux fois par semaine. J'écarquillai les yeux lorsque je vis, accroché au rétroviseur intérieur, le petit crâne jaune qui semblait observer le monde à chaque instant.
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❝𝐓𝐎:𝐊𝐘:𝐎𝐎❞ ᵗᵏ
FanfictionToute personne née dans ce monde se doit d'être confrontée à la terreur, d'apprendre à affronter les atrocités des abîmes tout en comprenant l'évidence de la fatalité. L'Avenir n'est qu'un mot flou, une image fantomatique qu'aucune âme ne saurait dé...