Nevitha

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      XX

Les rayons du soleil s'infiltrent dans ma chambre par le biais de ma fenêtre sans rideaux, et s'échouent paresseusement sur mon visage. Il faisait si bon ce matin, que je m'attendais à une matinée pluvieuse, qui me bercerait et me donnerait un prétexte pour rester au lit toute la journée. Mais à la place, j'ai droit à un soleil haut, dans un ciel d'un bleu parfaitement limpide. Je soupire et me couvre le visage, la lumière s'atténue, mais ma respiration réchauffe l'air qui rend l'atmosphère désagréable. Je me découvre et je me retourne pour donner dos au soleil, mais toute cette gymnastique finit par me mettre complètement en éveil. Incapable de retrouver le doux sommeil dans lequel j'étais il y'a à peine quelques minutes, je finis par me lever et m'assoir sur le lit en fronçant mon visage dans un grognement de mécontentement. J'aurais préféré que mon réveil soit la faute d'une tierce personne afin d'avoir une meilleure raison de me plaindre. Je souffle, je grogne, je marmonne et je traine des pieds en gardant les yeux à moitié fermés et les sourcils froncés.

L'espoir de trouver quelque chose à manger, enjolive légèrement mon réveil. Mais lorsque je vois le pot de moutarde et les légumes au fond de mon frigo, ma mauvaise humeur matinale refait surface. Je passe mes yeux sur chaque recoin de mon frigidaire et je finis par tomber sur un œuf caché entre deux tomates. Je ne comprends pas par quel miracle il a réussi à atterrir là, intact qui plus est, mais il est mon salut.

Tandis que mon ventre fait des vocalises, je me prépare une omelette rapide, en y mêlant tous les épices se trouvant dans ma cuisine.

Une fois prête, je place mon omelette de fortune dans une petite assiette et repart dans ma chambre récupérer mon téléphone, que j'ai mis en charge la veille. Une fois allumé, l'écran affiche « 1 appel manqué » et « 2 messages ».

Imanouchkaka : avec toi c'est toujours comme ça, on te dit de prévenir quand tu rentres, et jamais tu le fais.

Imanouchkaka : j'espère pour toi que c'est parce que tu t'es fait kidnapper par le taximan et que là tu es bâillonnée à une chaise en priant pour qu'on te donne à boire.

J'esquisse un sourire en tapotant sur mon écran à une main, pour écrire la réponse.

Moi : c'est exactement ce qui s'est passé.

Je fais des allers-retours entre WhatsApp, Instagram et Snapchat, pour me mettre à jour de l'actualité d'internet.

Kim Kardashian qui se converti en avocate pour aider les plus démunies,

Chimamanda Ngozi Adichie qui fait une conférence,

Un autre scandale de la police américaine sur des gens de couleurs,

Et encore et toujours Donald Trump à la une, avec toutes les énormités qu'il ne peut s'empêcher de débiter.

Je navigue entre les story de mes amis où défilent des photos et des vidéos de soirées. Je finis par vite m'en ennuyer et à poser mon téléphone.

Une fois mon petit déjeuner engloutit, je pose mon assiette dans l'évier et me dirige vers la salle de bain pour uriner.

Je suis à peine assise sur la cuvette, que mon téléphone vibre, affichant le nom d'Imane en grand sur l'écran.

Moi : oui ?

Imanouchkaka : ça va ?

Moi : ouais, et toi ?

Imanouchkaka : j'ai un peu sommeil, elle finit sa phrase dans un long bâillement.

Moi : tu as pas assez dormis avec Béchir hier nuit ?

TempêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant