Nevitha

81 7 33
                                    

XX

J'écoutes Imane à moitié me parler de son si charmant Béchir. Mon esprit est plus focalisé sur mon téléphone, Veronica a disparu.

-        Il a insisté pour me dire ne pas me forcer à faire des choses avec lui, si je ne voulais pas et que ce qui lui importait le plus, c'était de savoir que j'étais heureuse.

-        Tu as de la chance de l'avoir dans ta vie.

-        Oui je m'en rends compte aussi, il fait tout pour me mettre en confiance et il me met à l'aise, je ne vois plus ma vie sans lui.

-        Donc tu as arrêté de te forcer à faire des choses ? Tu te sens moins coupable ?

-        Non, je me sens toujours coupable ne pas pouvoir lui rendre le plaisir qu'il me donne, je me sens mal de savoir que ça ne va que dans un sens, parce que je ne suis pas prête à passer le cap.

Je la regarde jouer avec les plis de son tee-shirt vert.

-        C'est à lui de s'adapter à ce genre de besoin pas à toi, si c'est important pour toi de rester vierge c'est son devoir de respecter ce choix, tu comprends ?

-        Oui, oui, je sais, mais je me sens coupable quand même.

-        Je t'ai déjà dit que si tu voulais passer l'étape de la virginité c'est d'abord pour toi, parce que tu en as envie, pas pour lui faire plaisir, ne fais jamais ça.

Elle me fixe sans un mot. Je sais très bien pourquoi je lui dis ça, et je n'ai pas besoin de parler plus pour qu'elle le comprenne aussi. Faire l'amour pour la première fois est un choix, et dois le rester, je ne la laisserais pas faire l'erreur de se forcer.

-        Et avec Yerim ?

-        Quoi Yerim ? Fais-je, en essayant de dévier sa question.

-        C'en est où ?

-        Nulle part, pourquoi ?

-        Arrête, tu vas pas me dire qu'après qu'il se soit occupé de toi, vous ne vous êtes pas rapprochés.

Si.

Notre attachement débordant de l'amitié est devenu plus ambigu, comme si me voir dans cette situation inconfortable, avait débloqué quelque chose dont on ignorait l'existence. C'est agréable et je n'ai pas spécialement envie que ça change.

-        C'est plus détendu entre nous.

-        Hmm, détendu comment ?

Son sourire vicieux, me laisse deviner qu'elle s'imagine qu'il pourrait se passer n'importe quoi entre nous.

-        Non il se passe rien.

-        C'est pas ce que je crois.

-        Je ne ressens rien pour lui

-        Tu es sûre ?

Pas tellement.

-        Ouais, certaine, j'ai pas le temps pour ça.

Elle fait mine de me croire, même si son expression faciale est ouvertement hypocrite.  Je n'ai aucune envie de ressentir quoi que ce soit pour lui, ce qui se passe entre nous est agréable et doit le rester, je ne veux pas d'autre chose.

Je reporte mon regard sur mon écran de téléphone, Vi n'a toujours pas répondu. Au fond de moi je me dis qu'elle va bien, mais je reste tout de même inquiète.

TempêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant