XY
**** : tu es vraiment qu'un sale con, qu'est ce qui t'as pris de la laisser rentrer seule dans son état, tu n'as donc pas de conscience ou quoi ? j'espère vraiment que le karma va se charger de toi.
Je lis le message que j'ai reçu depuis hier, une énième fois, sans répondre. Je ne comprends pas ce que j'ai fait de mal, pourtant d'après ces mots, j'ai l'impression de devoir me sentir coupable.
Moi : c'est qui ?
**** : c'est la colocataire d'Emmanuela, sale con.
Moi : qu'est-ce que j'ai fait de mal ?
**** : tu l'as mis dans un taxi avec un homme qu'elle ne connait pas, alors qu'elle était à peine consciente ! tu ne vois pas ce que tu as fait ?
Moi : je ne comprends pas, je voulais bien faire.
**** : yerim va te faire foutre.
Je n'arrive pas à comprendre, ça fait déjà longtemps qu'Emmanuela est venue chez moi, c'est un épisode passé, si vraiment j'avais mal fait, pourquoi n'est-elle pas venu me le dire le lendemain ? Je n'ai fait que ce qui me semblait juste, je l'ai amené chez elle en sécurité, parce qu'elle ne pouvait rester chez moi, où se trouve le mal ? Sa colocataire a peut-être juste envie de s'en prendre à moi, et si c'est pour me faire insulter sans explications, je préfère ne plus lui répondre.
Je range mon téléphone dans ma poche et continue de marcher vers l'appartement de Malick. Je pousse la porte de son immeuble avec la même brutalité que d'habitude et je monte ses escaliers quatre à quatre pour arriver plus vite. Il fait étrangement chaud aujourd'hui, l'air est lourd, il donne l'impression d'être difficile de respirer. J'arrive devant la porte de mon ami, à bout de souffle, j'essuie les quelques gouttes de sueur qui perlent sur mon front, avant d'ouvrir et d'entrer. Je le vois immédiatement, debout au milieu de la pièce regardant des croquis, torse nu.
— Tiens, Yerim, dis-moi ce que tu en penses ? Fait-il en m'entendant arriver, sans m'accorder un regard. Je m'approche, curieux de voir ce qui requiert autant mon avis.— Oui ?
— Regarde, dit-il en me montrant de plus près les deux dessins de vêtements qu'il tient dans ses mains.
J'observe attentivement les traits, les couleurs et la coupe des vêtements, en me demandant ce qu'il veut que je remarque.
— Oui ?
— Ooorgh, mais tu trouves pas que c'est du déjà-vu ? C'est banal non ? Soupire t'il en m'agitant ses croquis sous le nez.
— Non, je trouve que c'est beau.
— Mais bien sûr que c'est beau, c'est pas ce que je t'ai demandé.
— Je sais pas.
— Comment ça, tu sais pas ? C'est soit banal, soit original.
Je continu d'observer ses croquis en me demandant cette fois, s'ils sont banaux ou originaux, mais même en portant des vêtements tous les jours, je ne saurais avoir l'esprit critique qu'il me demande d'avoir, pour moi il s'agit simplement de vêtements.
— Bref, laisse tomber, soupire-t-il, sans doute en remarquant mon regard perdu.
Il jette ses dessins sur sa table et s'affale dans son canapé.
— Tu as pris du temps à venir.
— Oui, j'ai eu des problèmes de transports.
Je m'assois à côté de lui, en soupirant, et sors mon téléphone de ma poche, en m'attendant à recevoir un autre message de la colocataire hystérique.
Nevitha : on se voit se soir ?
C'est à peine si je réfléchis en allant directement lui répondre.
Moi : bien sûr on se voit où ?
Nevitha : chez moi ?
Moi : d'accord je serais là vers 20h
Nevitha : okay.
Sa façon de m'écrire me fais sourire, il est évident qu'elle ne sait pas trop comment s'y prendre. Je l'imagine réfléchir plusieurs fois derrière son écran, avant de finalement se décider à envoyer ce message. Elle n'est vraiment pas à l'aise avec les relations et même si ça fait déjà quelques jours qu'elle a accepté l'idée, elle reste stressée quand on se voit, voir même anxieuse.
C'est mignon.
— Ah ouais, Nevitha t'invite chez elle maintenant ?
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Tempête
RomansaC'est l'histoire de deux âmes opposées qui vont se rencontrer, qui vont s'apprivoiser, s'aimer peut être, mais qui vont apprendre mutuellement l'une de l'autre.