Tempête

Nevitha

XX

Je regarde Veronica sans savoir quoi lui dire. Elle est allongée les jambes écartées et passe un mini ventilateur électrique sur sa vulve, en grimaçant.

Elle m'a appelé en panique afin que je vienne juger la situation, je ne m'attendais définitivement pas à voir ça.

Je la regarde hésitant entre l'ironie et l'inquiétude.

-        Ça dure depuis combien de temps ? je demande finalement.

Elle ne répond pas, occupée à expirer bruyamment.

-        Ça fait 3 jours.

-        Pourquoi tu es pas allé chez un gynéco ?

-        Parce que c'est ce matin que ça a empiré !

-        C'est bon ne m'agresse pas, je suis là pour t'aider.

J'essaie de réfléchir, mais je ne vois pas d'autres solutions que d'aller chez un spécialiste.

-        Ça te fait quoi ?

-        Ça gratte Nevitha ! ça gratte comme en enfer ! ça me brule, et quand je fais pipi c'est comme si je pissais de la lave !

-        Ça a une odeur ?

-        Tu penses réellement que mon souci le plus important en ce moment c'est de sentir ma chatte ?

Pas faux.

Je la regarde se démener avec son mini ventilateur électrique. Elle a une infection c'est évident, je ne saurais dire laquelle, même si je penche plus sur l'hypothèse de la mycose.

-        Tu as lavé à l'eau chaude pour calmer les démangeaisons ?

-        Non.

-        Fais-le, mais surtout n'utilise pas de savon.

Elle grimace, mais finit par se relever et se diriger fesses à l'air vers la salle de bain. Je l'attends patiemment en essayant de trouver autre chose pour l'aider, je me souviens avoir mis de la poudre la dernière fois que j'ai eu une mycose, mais ce n'est qu'une solution de courte durée en attendant de voir un médecin.

Veronica finit par sortir, et revient s'allonger avec son petit ventilateur.

-        Il faut que ça soit bien sec, tu as bien séché ?

-        Ouais, ouais.

Elle recommence à passer son ventilateur au milieu de ses jambes écartées. Le fait qu'elle ait fait appel à moi, me donne la responsabilité de m'occuper d'elle et donc de l'apaiser. Je la regarde souffrir comme s'il s'agissait de moi, et à la voir se démener avec son ventilateur j'ai l'impression de ressentir ses démangeaisons.

-        Tu as de la poudre ?

-        Regarde dans la salle de bain, mais je ne pense pas.

-        Vi, habille-toi on va chez le gynéco.

-        J'ai pas les moyens putain Vita ! c'est bon ça va finir par passer.

-        Lève-toi, je paye.

-        Non c'est bon.

Je me rends dans la salle de bain et cherche de la poudre dans chaque tiroir susceptible d'en contenir. Je finis par en trouver une boite, presque vide, mais en contenant assez pour soulager Veronica pendant quelques instants.

Je rapporte la boite dans la chambre et lui fais signe de me laisser la lui appliquer, afin d'éviter qu'elle n'en mette partout sauf au bon endroit.