Yerim

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XY

Je verse le café brulant dans ma tasse, l'odeur s'infiltre dans mes narines en me faisant un bien fou. Il est 6h40, et le soleil a commencé à pointer timidement le bout de son nez à l'horizon. Je pose ma tasse sur la table, et regarde le ciel par la fenêtre, magnifique à cette heure-là. Je bois une gorgée de ma boisson et m'assois dans mon fauteuil, avec le téléphone en main. Je vérifie machinalement, mon fil Instagram, Snapchat, WhatsApp, twitter et Facebook, « l'Amazonie brûle depuis 12 jours » « les forêts du Congo brûlent » « Kylie Jenner et sa fille sur le tapis rouge pour l'avant-première du documentaire de son mari » « les cycas, des plantes qui repoussent à nouveau après 120 millions d'années suite au réchauffement climatique » « Greta thunberg arrive en voilier pour la conférence sur le climat ».

Je sirote mon café en faisant défiler l'actualité du monde. Mes yeux sont lourds de fatigue, et les traits de mon visage sont sans doute encore tirés par le sommeil.

Je finis de boire, et me redresse.

Je suis déjà habillé, en jogging-basket, prêt pour ma course matinale. Je pose ma tasse dans l'évier, prend mes clés et mes écouteurs, avant de sortir dans la rue. Il n'y a pratiquement personne à cette heure-là. Seule quelques travailleurs, et des commerçants, peuplent les rues silencieuses de mon quartier. Je connecte mes écouteurs au Bluetooth de mon téléphone, que j'accroche à mon bras dans une poche spéciale. Après un échauffement complet, je me mets à courir en musique. Mes membres sont d'abord réticents à l'efforts, mais finissent par se laisser emporter dans chacun des pas que je fais. Le sommeil se détache paresseusement de mon organisme, en laissant place à une forte dose d'énergie.

Je fais le tour des rues, pendant deux bonnes heures, comme à mon habitude. Puis reviens chez moi, haletant, dégoulinant de sueur, mais plein d'énergie pour commencer la journée. La rue a déjà commencé à s'animer, c'est l'heure où tout le monde part soit en cours, soit au travail, l'heure où le silence n'est plus roi.

Mon téléphone vibre.

Malick : ma tête va exploser

Malick : je plane encore

Malick : faut sérieusement que j'arrête mes conneries, c'est trop grave.

Malick : je bois plus.

Je ne peux empêcher un petit rire de s'échapper de ma gorge lorsque je lis ses messages. Je m'y attendais depuis la veille, ce n'est pas la première fois.

Et certainement pas la dernière.

Moi : tu dis ça à chaque fois

Malick : ouais mais parce qu'à chaque fois c'est grave.

Moi : boit de l'eau et dors.

Malick : c'était le plan.

Je ne prends pas la peine de lui répondre, ne voulant pas lui donner de prétexte pour rester éveillé plus longtemps.

Je me dirige vers ma salle de bain pour prendre une douche.

L'eau chaude me fait énormément de bien après la course. Ça m'apaise et me permet de me détendre quelques instants avant le stress de la journée. C'est un moment particulier, que l'on aimerait prolonger à l'infini, afin de rester dans cet état de bien être, plus longtemps qu'on ne devrait.

Je fini par sortir, à contre cœur, et commence à chercher quoi me mettre pour la journée.

Mon téléphone vibre.

TempêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant